La guerre entre Israël et le Hamas dure maintenant depuis plus trois mois avec son cortège de destruction et de barbarie et quelque chose entre 10 et 20 000 morts des deux côtés, très majoritairement palestinien. Après la libération d’une centaine de citoyens qui avaient été pris en otage et emprisonnés à Gaza, il resterait environ 130 israéliens toujours « disparus » depuis l’attaque du Hamas le 7 octobre. Une partie est probablement gardée en otage par le Hamas et ses groupes affiliés. Il est en effet traditionnel que ces groupes se revendent leurs otages entre eux. On ne sait pas bien le nombre de ces « disparus » qui seraient encore vivants, sans doute pas la totalité.
En attendant, l’armée israélienne continue à bombarder méthodiquement cette enclave au bord de la Méditerranée avec le but de guerre affiché de « détruire le Hamas ». Trois mois plus tard ledit Hamas continue à envoyer des missiles sur Israël et ses membres à se battre contre l’armée israélienne sur le terrain. Le mouvement doit certes être affaibli, on le serait à moins, mais il est toujours là. Il est probable que quelle que soit l’étendue des destructions effectuées dans la bande de Gaza, l’idée anti-israélienne subsistera et survivra sous une forme ou sous une autre à l’issue de la guerre, voire renaîtra renforcée tant la haine entre les deux peuples, ravivée par ces évènements, est féroce.
Hélas, il n’y avait sans doute pas d’autre issues envisageables que de laisser parler les armes après le pogrom lancé par les Palestiniens ce 7 octobre tant ses réminiscences de Shoah parlent aux juifs israéliens. La simple question « qui a commencé ? » est impossible à poser et à trancher puisque chacun se relance la balle sans vouloir compromettre le moins du monde avec la parie adverse. La force brute d’Israël a les moyens de détruire les infrastructures gazaouis, ce qui est effectivement en cours en ce moment, de tuer un certain nombre de dirigeants du Hamas, mais elle ne suffira pas à éliminer l’idée de la résistance palestinienne à son encontre, pas plus qu’elle n’a réussi à neutraliser l’OLP ou le Hezbollah au cours des décennies passées malgré tous les efforts du peuple israélien en guerre quasi-permanente depuis sa création.
Anticipant justement l’inefficacité de la guerre actuelle sur le long terme, certains des ministres religieux de la droite dure du gouvernement israélien prônent la recolonisation de Gaza par Israël et la déportation de la majorité de ses 2,2 millions d’habitants vers un autre pays. Les pays arabes avoisinants, Egypte ou Jordanie, n’envisageant pas une seconde d’accueillir un nouveau flux de réfugiés palestiniens, des négociations seraient menées entre Israël et… le Congo à ce sujet, c’est du moins ce qu’affirment les ministres en question. On a du mal à croire à la réalité d’une telle négociation avec le Congo (il semble s’agir de la République populaire du Congo, ex-Zaïre, pas du Congo Brazzaville), on voit mal un pays africain, ni quelque pays que ce soit d’ailleurs, s’engager dans un tel marchandage d’êtres humains au XXIème siècle, parfaitement irréalisable, sans compter la volonté des Gazaouis qui n’est sûrement pas de s’exiler où que ce soit ce qui ne serait pas sans rappeler la « Nakba », le grand exil des Palestiniens en 1948 après la création de l’Etat d’Israël et la guerre qui s’ensuivit. On ignore comment les promoteurs de cette idée saugrenue feraient pour transporter de force 2 millions de personnes sur un autre continent ?
Tout ceci est parfaitement incongru et même nauséabond venant d’Israël. On se souvient que dans les années 1940, l’un des projets allemands, avant d’adopter la « solution finale » (l’extermination), était de déporter les juifs sur l’île de Madagascar pour les éloigner des territoires « aryens »… Mais aujourd’hui, l’idée d’une négociation avec le Congo, dont on ne sait même pas si elle a connu un début de réalisation (Kinshasa ne semble pas avoir démenti une telle hypothèse), confirme que la frange dure et religieuse de la politique israélienne n’a plus aucune volonté d’aller vers une solution politique et pacifique du conflit et n’envisage que la force pour régler ses problèmes de cohabitation avec ses voisins. Ces gens aux idées guerrières sont élus lors d’élections démocratiques et reflètent sans doute les idées d’une partie de la population ce qui n’est pas une bonne nouvelle pour l’avenir de cette région qui empoisonne la planète depuis plus de 70 ans, ainsi que leurs propres populations. Cette croyance aveugle en la force pour régler un problème de territoire se heurte à la vraie vie. Depuis 70 ans, malgré les guerres, les actions antiterroristes, les assassinats ciblés, les résolutions des Nations Unies, les murs construits, la technologie mise en œuvre pour parquer les Palestiniens derrière des barrières électroniques, et même malgré les accords de paix avec l’Egypte et la Jordanie, il y a toujours des terroristes palestiniens pour se lever un matin comme celui du 7 octobre et aller massacrer 1 200 juifs. La simple recherche d’efficacité devrait pousser à chercher une solution politique à ce conflit qui va bientôt devenir centenaire. Des pistes avaient pourtant été initiées avec les accords d’Oslo de 1983 mais jamais suivis d’effets, emportés par les errements des extrémistes des deux bords, Yitzhak Rabin, le premier ministre israélien signataire de l’accord fut même assassiné en 1995 par un étudiant juif israélien extrémiste.
Le pogrom anti-israélien qui s’est passé le 7 octobre, et ce qui se déroule depuis, a rechargé la haine entre Israéliens et Palestiniens pour plusieurs générations. Difficile de rester optimiste sur le court terme, la mésentente entre ces deux peuples va continuer à polluer la planète pour encore longtemps !
Prix Goncourt 2019, ce roman de Jean-Paul Dubois relate la vie ordinaire de Paul, dont on apprend dès les premières pages qu’il est en prison, élevé dans les années 1960 par une mère libertaire-soixante-huitarde et un père pasteur danois, plus rigoureux. Cet étrange mélange produit un homme qui mène sa vie comme il le peut, de Toulouse au Québec, avec quelques sommets, son amour pour sa femme indienne et sa chienne Nouk, mais aussi des désastres. Libéré de prison par anticipation des deux années auxquelles il a été condamné, n’ayant plus grand monde à aimer autour de lui, il retourne aux sources léguées par son père et le roman se termine sur son arrivée dans un village du grand Nord danois.
Un roman bien fait, plein d’humour qui se lit agréablement. La fatalité qui semble cerner la vie de Paul ne l’empêche pas finalement de la poursuivre sur des bases positives qui devraient lui permettre de transcender les bonnes et mauvaise choses qui lui sont arrivées jusqu’ici.
Délicieuse rétrospective de l’artiste congolais (ex-zaïrois) Chéri Samba, né en 1956 dans un village proche de la capitale Kinshasa qu’il rejoint dans les années 1970. D’abord peintre publicitaire autodidacte pour devantures de coiffeurs et de tous ces petits commerces qui maintiennent tant bien que mal la tête du peuple à peine hors de l’eau de cette ville tentaculaire où la misère fraye avec une incroyable frénésie culturelle s’exprimant via la musique, le dessin, la peinture, la mode… il est aujourd’hui un artiste internationalement reconnu. Il sait rendre avec talent la joyeuse confusion qui enveloppe Kinshasa, tournant parfois à la farce sanglante sous la botte de satrapes comme Mobutu ou Kabila père, qui ont vainement tenté de gouverner ce pays gigantesque et ingouvernable.
Dans ses peintures Chéri Samba introduit humour et couleurs éclatantes mais sous leur aspect naïf ses toiles déclinent la vision qu’il a des dérives de son pays : les enfants-soldats, la bière Primus tiède dans les nuits de Kinshasa, l’argent obsessionnel, le poids de la « fraternité » à l’africaine qui transforme la masse des inactifs en véritables sangsues consommant le salaire de ceux qui travaillent et qui ne peuvent rien refuser à leurs « frères dans le besoin », les infrastructures en ruine…
Samba se met souvent en scène dans ses tableaux dénotant sans doute une petite faiblesse narcissique mais dont il joue, comme toujours, avec humour. Les « sapeurs » étant une spécialité locale, ses personnages sont représentés avec des vêtements tape-à-l’œil aux couleurs voyantes, des grosses montres et tous les ustensiles propres aux m’as-t-vu qui font la réputation de Kinshasa. Il représente son fils en enfant soldat comme ceux, nombreux, que le président Laurent-Désiré Kabila a recrutés et armés pour renverser son prédécesseur le président Mobutu après 32 ans de pouvoir. Kabila, lui, a fini assassiné trois ans après son accession à la présidence, pour être remplacé par… son propre fils ! Tous ces évènements tragi-comiques font le miel de l’inspiration du peintre dont l’œil affuté sait croquer toutes ces scènes de la vie congolaise. La plupart des toiles sont de grande taille et les couleurs flashy sont percutantes mais irréelles ; quiconque connait un peu l’Afrique centrale sait qu’elle est plus souvent sous la poussière ou la pluie que sous un ciel bleu. Qu’importe, sa peinture traduit les excès d’un pays et rien n’interdit de rêver qu’il évolue sous un ciel pur et le sourire de ses citoyens dans une ambiance optimiste et rigolarde.
L’une des spécificités de Samba est de peindre aussi des textes sur ses toiles pour diffuser ses idées, souvent rédigés de façon aussi naïve que la peinture qu’ils illustrent. Dans une interview diffusée sur un grand écran, on voit l’artiste expliquer que c’est aussi un bon moyen pour que les visiteurs restent plus longtemps devant ses toiles, un objectif plutôt atteint.
Samba a commencé à exposer en dehors de l’Afrique dans les années 1980 pour devenir aujourd’hui un artiste mondialement connu de l’art africain contemporain. Les quelques 50 toiles exposées au musée Maillot sont extraites de la collection d’art africain financée par Jean Pigozzi via la Contemporary African Art Collection (CAAC) avec l’aide d’André Mangin qui parcourt le continent africain à la recherche d’œuvres intéressantes.
Nous sommes en 1941 dans un village juif d’Ukraine soviétique au cœur duquel s’oppose les juifs orthodoxes et les juifs « soviétisés » dans l’éternel lutte entre les anciens et les modernes. Dans la tradition juive les orthodoxes défendent des comportements d’un autre âge vis-à-vis des femmes, du travail et de l’interprétation de la Bible ? Ce sont les mêmes aujourd’hui qui défendent le droit d’Israël sur la Palestine puisque le concept de « grand Israël » est mentionné dans l’ancien testament depuis 4 000 ans… Au cœur de ce village perdu une partie des jeunes a été embrigadée par l’idéologie communiste qui, outre qu’elle refuse le fait religieux, prône des concepts généralement en totale opposition avec la Bible…
Dans le film, Mendele qui fait des études de cinéma à Moscou sous uniforme militaire revient au village pour enlever son amoureuse Yuna des griffes rétrogrades de Folie, cultivant un judaïsme hassidique particulièrement rétrograde, qui fut son ami lorsqu’ils étaient enfants et qui se prédispose à devenir le rabbin de la synagogue lorsque l’actuel, père de Yuna, quittera ses fonctions. Ils en sont là lorsque l’armée allemande entame l’opération « Barbarossa » et envahit l’ouest de l’Ukraine où est situé le village. Il s’en suit le pogrom du village représentatif de la « shoah par balles » qui précéda l’extermination industrielle mise en œuvre dans les camps nazis d’extermination. Mendele le moderne est alors tiraillé entre sa fidélité aux siens et son amoureuse. Les Allemands mettent fin à leur manière à la querelle des anciens et des nouveaux et c’est sur cet épilogue dramatique que se termine le long métrage.
Ce film intimiste se déroule entre ce pauvre village de masures en bois et la forêt attenante. Le noir-et-blanc est utilisé pour l’année du retour de Mendele au village et la couleur est réservée à la jeunesse des protagonistes, marquant sans doute ainsi la noirceur de cette année 1941. Réalisé par le franco-ukrainien Ady Walter, le tournage du film a été effectué en yiddish en Ukraine et a été perturbé par les bruits de bottes russes qui annonçaient l’invasion de février 2022, comme une tragique confrontation entre l’histoire et l’actualité. Le massacre d’israéliens commis le 7 octobre 2023 en Israël par le mouvement religieux Hamas est venu aggraver encore la funeste cruauté de la réalité, lorsque se mêlent les ambitions de pouvoir et la haine religieuse !
François Sureau, né en 1958, haut-fonctionnaire ancien élève de l’ENA, passé du conseil d’Etat aux fauteuils bien rémunérés des « conseillers » du CAC40, avant de devenir avocat et écrivain, a été élu membre de l’accadémie française en 2021 au fauteuil n°24, libre après le décès de Max Gallo. Le garçon est brillant, la barbe bien taillée, le verbe juste, l’écriture précise et fluide, mais le garçon a parfois des remords sur ses actions passées.
Dans ce court récit il raconte son expétience d’auditeur au conseil d’Etat dans les années 1980, chargé de rédiger des avis à la commission de recours de réfugiés. A ce titre, il eut à traiter le cas d’un ancien militant basque, réfugié en France depuis vingt ans après avoir participé à des actions violentes contre le franquisme. L’Espagne étant revenue à la démocratie après la mort de son dictateur galonné en 1975, la France a décidé de refuser désormais le statut de réfugié aux demandeurs de nationalité espagnole. En réalité, le nouvel Etat espagnol était certes « démocratique » mais il continuait de tolérer, voir de manipuler, des commandos de la mort, plus ou moins activés par la police, qui réglaient, le plus souvent violemment, les comptes du terrorisme espagnol, et bien sûr, tout particulièrement basque.
Lorsque la décision de refus de renouvellement de son statut de réfugié en France dont il disposait depuis 1969 est notifiée à Javier Ibarrategui, suivant ainsi l’avis rédigé par le conseiller Sureau, il s’exprime calmement pour dire qu’il ne restera donc pas en France, contre la loi, mais rentrera en Espagne où il risque fortement d’être assassiné par les « groupes anti-terroristes de libération (GAL) ». Le même jour la commission accordait le statut de réfugié « à un Zaïrois dont nous devions découvrir ensuite qu’il s’était déjà présenté trois fois à la commission sous des identités différentes. Il avait un beau talent d’acteur et revendait ensuite -à un prix abordable- le précieux papier à ses compatriotes. »
Quelques mois plus tard Ibarrategui est assassiné en Espagne, très probablement par les GAL. François Sureau s’interroge bien sûr sur l’opportunité de cette décision qu’il a initiée. Il n’est d’ailleurs pas sûr que s’il avait proposé l’inverse il eut été suivi, mais le sort vengeur et funeste qui fut réservé à Ibarrategui continue de le hanter, et sa responsabilité, même très indirecte, dans sa mort de l’obséder. Il explique comment l’image noble d’Ibarrategui la dernière fois qu’il le vit sous les ors du conseil d’Etat fut devant lui à toutes les (nombreuses) étapes de sa brillante carrière, sans préciser toutefois si ce souvenir indélébile a fait évoluer sa vision du monde et des dossiers qu’il eut à traiter, au barreau de Paris où dans les salons du CAC40. Il pose de façon claire et percutante, à son petit niveau, le problème de la responsabilité morale des décisionnaires d’un Etat démocratique, qui sont souvent confrontés aux choix cornéliens de devoir arbitrer entre l’intérêt général et le particulier, entre la raison d’Etat et l’émotion. Ce n’est certainement pas facile à vivre pour quiconque dispose d’un esprit bien fait, mais aussi d’une âme et de convictions.
Voici un nouveau venu sur la scène actuellement très active de la communication d’états-majors : Yahya as-Saree, sanglé dans un uniforme rutilant, le verbe haut, fort et saccadé, il est le porte-parole de « l’armée Houthi », la rébellion yéménite pro-iranienne qui contrôle la moitié du Yémen, y compris sa capitale officielle Saana. Le Yémen fut un terrain de conquêtes coloniales menées par les empires Ottoman et Britannique jusqu’au XXème siècle et sur lequel l’Arabie-Saoudite frontalière au nord a toujours gardé un œil attentif. Après les décolonisations le pays est resté divisé en deux. Il y avait un Yémen du sud, constitué en République populaire et démocratique du Yémen autour du port d’Aden, pro-soviétique, et la République arabe du Yémen, mieux intégrée dans la région arabe environnante.
De guerres civiles en rébellions, de tribus en protectorats, de prébendes en famines, les deux Yémen n’ont cessé de se chamailler, parfois par les armes, situation largement attisée par les puissances environnantes dont l’Arabie-Saoudite pas vraiment raccord avec l’idéologie « révolutionnaire » prônée à Aden. C’est la raison pour laquelle Ryad a pris la tête d’une coalition arabe-sunnite en 2015 pour « libérer » le Yémen de l’emprise houthi à grand renfort d’armes achetées à l’Occident. Ce fut un échec comme l’illustre les actions encours des Houthis contre Israël.
Les deux Yémen se réunissent pour fonder la République du Yémen en 1990 mais la paix ne dure que quelques années et dès 1994 la bataille reprend entre les marxistes et les unionistes et n’a quasiment pas cessé depuis. La rébellion Houthi est largement soutenue par la République islamique d’Iran. Les Houthi sont plus ou moins musulman-chiite, comme leur protecteur, mais il semble que ce soit une version particulière de cette tendance. Ils ont en tout cas pris le parti de la cause palestinienne dans la nouvelle guerre qui oppose Israël au Hamas depuis le pogrom commis par ce dernier mouvement le 07/10/2023 (plus de 1 200 morts israéliens, dont beaucoup de civils assassinés dans la plus grande barbarie). Leurs moyens d’action sont le lancer de missiles en direction d’Israël et de bateaux militaires ou commerciaux occidentaux navigant en Mer Rouge en direction du canal de Suez. Ils ont même réussi à prendre des navires en otage en déposant des commandos amenés en hélicoptère sur le pont.
Cette tactique porte ses fruits puisque le trafic vers le, et en provenance du, canal de Suez est perturbé ce qui oblige les navires à faire le tour de l’Afrique. Les armateurs expliquent que l’augmentation des coûts de transport générée par cette route plus longue est à peu près compensée par l’économie des droits de passage sur le canal. Les à-coups sur la fluidité de la chaîne internationale de transport sont néanmoins patents ce qui réjouit les Houthis.
Le problème du jour est que ces milices Houthi que l’on assimilait jusqu’il y a peu à une bande de va-nu-pieds dépenaillés sont maintenant organisées en armée presque nationale (la prise du pouvoir et de la capitale par cette rébellion n’est pas officiellement reconnue par les Nations Unies) et capable d’envoyer des missiles balistiques vers Israël ou l’Arabie-Saoudite, ce qu’elles ne se privent pas de faire. Si les guerres claniques internes sont millénaires, les armes utilisées ont évolué… Pour bien comprendre ce pays, il est recommandé de relire « Fortune carrée » de Joseph Kessel, écrit en 1932 ; rien n’a vraiment changé sur le fond si ce n’est la portée des missiles.
Selon Wikipédia, la traduction de la devise du mouvement est :
Dieu est le plus grand, Mort à l’Amérique, Mort à Israël, Maudits soient les juifs, Victoire à l’islam.
Vaste programme ; il y a encore quelques progrès à faire pour ramener la paix dans la région semble-t-il…
L’ambassade de France au Yémen est fermée, comme celle au Niger, ce qui apparaît comme une mesure raisonnable. Il semble en revanche que l’ambassade du Yémen en France soit toujours opérationnelle dans le XVIème arrondissement parisien. On peut se demander si elle est bien utile, voire opportune ?
La réalisatrice italienne Alice Rohrwacher nous livre un film basé sur un scénario un peu foutraque racontant le périple d’une bande de pieds-nickels trafiquant les pièces qu’ils pillent dans d’antiques tombes étrusques. Ils habitent dans un pauvre village au bord de la mer et d’une usine polluante qui rejette ses déchets un peu partout. Le clan vivote entre bistrot et escroqueries lorsqu’un de leur pote Arthur, anglais, sourcier, sort de prison pour les rejoindre. Ensemble ils reprennent la chasse au trésor, croisent des trafiquants plus haut de gamme qui les escroquent à leur tour et Arthur court après le souvenir de son amoureuse disparue à jamais mais dont l’image le hante jusqu’à la fin, lorsque enfermé dans un tunnel éboulé il tire le fil qui le ramène à la vie et à son amour, peut-être…
La multitude de personnages loufoques qui se croisent dans le film en font l’intérêt et l’accumulation de situations improbables marque l’imagination sans bornes de la réalisatrice également scénariste. On se croirait un peu dans Affreux, sales et méchants d’Ettore Scola sorti en 1976 qui racontait la vie d’une famille dans un bidonville de Rome au début des années 1970. Un film un peu triste mais désopilant.
Celui d’Alice Rohrwacher est plus social que véritablement drôle. Un film sur la débrouille à l’italienne d’une bande de joyeux drilles qui affrontent la misère car il faut bien survivre.
1740 : les royaumes d’Angleterre et d’Espagne se font la guerre pour leur conquêtes coloniales, une armada quitte Douvres pour passer la Cap Horn rattraper la flotte espagnole sur la côte pacifique du Chili. Le HMS Wager est l’un d’entre eux. Les conditions de vie à bord sont extrêmement dures, le scorbut fait des ravages, le commandement est autoritaire, les moyens de navigation sont hasardeux… la flotte anglaise est ravagée en tentant de passer le Horn et le HMS Wager s’échoue dans la tempête sur les rochers d’une île du Grand Sud. Les survivants se retrouvent sur une île rocheuse très inhospitalière dans ces latitudes.
C’est une micro-société d’une centaine de personnes qui va se débattre pour survivre durant des mois. Les naufragés se battent contre les éléments qui sont en permanence déchaînés, certains s’élèvent contre la rigidité du règlement de la Marine de Sa Majesté qui continue à s’appliquer dans ce nouveau contexte, d’autres entrent en rébellion, des clans se constituent, se battent, se tuent et, finalement, vont mener deux tentatives séparées de retourner en Angleterre.
Contre toute attente, certains vont réussir après des périples dantesques à rallier Londres où ils vont devoir rendre des comptes devant la justice royale et l’Amirauté qui veulent s’assurer que la discipline a été respectée, même aux antipodes, et que les coupables survivants, s’il y en a, seront châtiés. Certains écrivent et publient leurs aventures pour influencer l’opinion publique. Finalement les juges font preuve de clémence et préfèrent enterrer l’affaire avec diplomatie pour ne pas faire de vague en une période où l’Empire britannique veut affirmer sa domination sur les peuples du monde et la supériorité de sa cavillation sur celles des pays colonisés…
Il s’agit d’une histoire vraie, célèbre dans l’histoire de la Marine royale et en Angleterre, que l’auteur a reconstituée à partir des archives. Les ressorts de la comédie humaine sont identiques au XVIIème et aujourd’hui. Autorité, rébellion, avidité, jalousie, individualisme, sens de l’intérêt général… tout est concentré dans ce microcosme insulaire aux conditions dramatiques, y compris une fin heureuse après l’épreuve pour certain. Un récit haletant qui se lit comme un polar.
1905-1925, le rayonnement de Paris débordant d’activité attire les artistes de nombreux pays venus se frotter au formidable foisonnement culturel de la ville lumière. Même la période de la grande guerre de 1914-1918 ne tarit pas le flot des artistes. Il est question de culture bien sûr, mais aussi de sciences et de technique. L’exposition universelle de 1925 met en valeur les avancées françaises dans ces domaines.
Le soleil de l’art ne brillait alors qu’à Paris, et il me semblait et il me semble jusqu’à présent qu’il n’y a pas de plus grande révolution de l’œil que celle que j’ai rencontrée à mon arrivée à Paris.
Marc Chagall
Sonia Delaunay, Amedeo Modigliani, Tamara de Lempicka, Picasso, les couturiers Lanvin ou Poiret, le bijoutier Cartier, Joséphine Baker, Jean Cocteau, de Montmartre à Montparnasse, Paris brille des feux de tous ces artistes qui s’inspirent les uns les autres et dont l’exposition du Petit Palais donne un aperçu des réalisations, avec même un avion exposé. Après avoir traversé tous les vestiges de cette époque, le visiteur dubitatif se demande si notre présent est bien à la hauteur de ce passé brillant.
Un poème de Blaise Cendrars (« La Prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France ») illustré par Sonia Delaunay vs. Cyril Hanouna animant ses télé-réalités-poubelle, cherchez l’erreur… Mais chacun ses dérives, les Futuristes italiens clamaient en 1909 à la une du Figaro dans leur « Manifeste du futurisme » que « nous voulons glorifier la guerre -seule hygiène du monde-, le militarisme, le patriotisme, le geste destructeur des anarchistes, les belles idées qui tuent et le mépris de la femme. » Au moins ces idéologues de l’anarchie du début du XXème siècle laissèrent des œuvres à la postérité.
André Maurois nous raconte ici la vie de ce géant de la littérature et la politique françaises qu’est Victor Hugo (1802-1885). A 8 ans il traduit Virgile, à 15 ans, fervent admirateur de Chateaubriand, il reçoit une distinction au concours de poésie de l’académie française (il est trop encore trop jeune pour l’intégrer, ce qu’il fera en 1841). Sa jeunesse se déroule alors que Napoléon 1er dirige le pays et cherche à dominer l’Europe, son père est général de l’empereur, sa mère s’oppose à Napoléon. Nommé en Espagne sous l’autorité de Joseph Bonaparte, son père, séparé de son épouse, s’installe à Madrid avec ses trois fils. Victor vit sous les ors de l’Empire mais découvre aussi les affres de la répression contre les rebelles, répression dirigée par… son père.
Marié avec Adèle Foucher, son amour de jeunesse, ils eurent 5 enfants dont le premier décède rapidement. Il verra mourir trois d’entre eux (Léopoldine d’une noyade accidentelle, Charles et François-Victor de pathologies diverses), seule Adèle sa fille lui survivra mais en proie à des troubles mentaux importants elle finira sa vie internée dans un asile. Affecté d’une sexualité d’ogre il accumule les conquêtes féminines jusqu’à la toute fin de sa vie. Sa femme commet aussi des infidélités avec Sainte-Beuve, ami de la famille, qui deviendra l’ennemi de Victor. Sa maitresse en titre est Juliette Drouet qui suivra son héros toute sa vie, composant ainsi un trio affectif avec Adèle plutôt original pour l’époque. Le grand homme pouvait tout se permettre…
Travailleur acharné, il produit sans relâche de la poésie, des pièces de théâtre, des romans, des discours, une correspondance fournie, des dessins… Ses œuvres complètes se répartissent aujourd’hui en plusieurs dizaines de volumes. Mais il est sans doute avant tout un poète et versifie à tout moment et sur tous sujets. Sa maîtrise des mots dépasse l’entendement. Dans un style plutôt classique ses vers racontent son âme dans son époque.
Jeunes amours, si vite épanouies, Vous êtes l’aube et le matin du cœur, Charmez l’enfant, extases inouïes ! Et, quand le soir vient avec la douleur, Charmez encor nos âmes éblouies, Jeunes amours, si vite évanouies !.
Mais il fut aussi homme politique, en rébellion contre Louis-Napoléon Bonaparte, futur Napoléon III (qu’il qualifia de Napoléon « le petit » dans un article célèbre), après que celui-ci mena un coup d’Etat en 1851 pour rétablir un empire autoritaire. Jusqu’à la capitulation et la capture en septembre 1870 du dictateur par les Prussiens lors de la défaite de Sedan, Victor Hugo choisit l’exil, d’abord à Bruxelles puis à Jersey et Guernesey où il resta près de 20 ans, y poursuivant son œuvre magistrale. Malgré diverses amnisties dont il aurait pu bénéficier, il clama toujours : « quand la liberté reviendra, je reviendrai », ce qu’il fit en dès la proclamation de la IIIème République en septembre 1870. Accueilli comme un héros par des milliers de parisiens, il lui restait encore 15 années à vivre. Ses funérailles nationales rassemblèrent un million de personnes à Paris.
André Maurois, lui aussi membre de l’académie française et spécialiste des biographies d’hommes illustres, trace la personnalité exceptionnelle de Victor Hugo avec force citations extraites de sa gigantesque production littéraire, illustrant les moments douloureux, glorieux, rebelles, solitaires, romantiques, naturalistes…
Elle avait dix ans et moi trente ; J’étais pour elle l’univers. Oh ! Comme l’herbe est odorante Sous les arbres profonds et verts…
Doux ange aux candides pensées, Elle était gaie en arrivant… – Toutes ces choses sont passées Comme l’ombre et comme le vent !
1844, écrit pour le 1er anniversaire de la mort de sa fille Léopoldine
Le biographe, tout en insistant sur l’œuvre détaille aussi la personnalité égocentrique de l’auteur, renforcée par les succès littéraires rencontrés, la fréquentation des plus grands, la reconnaissance du peuple comme de l’intelligentsia à toutes occasions. Bien sûr, ses cendres ont été transférées au Panthéon des grands hommes de la « Patrie reconnaissante ».
Le conseil constitutionnel présidé par Laurent Fabius, ancien premier ministre socialiste, a censuré quelques articles de la loi de finances 2024, dont les honteuses exonérations fiscales octroyées indument à des fédérations sportives et à leurs salariés afin de favoriser leur installation en France.
Saisi de la loi de finances pour 2024, le Conseil constitutionnel censure, outre douze « cavaliers budgétaires », des dispositions relatives à l’exonération de certains impôts bénéficiant aux fédérations sportives internationales reconnues par le Comité international olympique et à leurs salariés.
C’est une bonne nouvelle tant la France n’a pas les moyens de délivrer des exonérations à des fédérations de musculeux. C’est non seulement inégal comme le précise le conseil, mais c’est surtout financièrement absurde et inapproprié alors que la France est surendettée du fait de décennies de mauvaise gestion des deniers des contribuables. Rappelons ici que le dernier budget en équilibre de la France remonte à 1974.
De plus, cette mesure « généreuse » est contraire à la constitution. Il est heureux que le conseil constitutionnel l’ait donc écartée et empêcher ainsi le gouvernement de s’égarer une nouvelle fois dans des dépenses inconsidérées.
Le texte de la censure
* Les auteurs des trois recours contestaient l’article 31 de la loi déférée modifiant plusieurs dispositions du code général des impôts afin d’exonérer de certains impôts les fédérations sportives internationales reconnues par le Comité international olympique ainsi que leurs salariés.
Ces dispositions modifient le code général des impôts afin de prévoir, d’une part, que les fédérations sportives internationales reconnues par le Comité international olympique sont exonérées de cotisation foncière des entreprises, de cotisation sur la valeur ajoutée et d’impôt sur les sociétés au titre de certaines activités et, d’autre part, que les salariés de ces fédérations, fiscalement domiciliés en France, sont exonérés d’impôt sur le revenu à raison des traitements et salaires qui leur sont versés au titre de ces mêmes activités pendant cinq ans à compter de leur prise de fonctions.
Ces dispositions étaient critiquées notamment au regard du principe d’égalité devant la loi, énoncé à l’article 6 de la Déclaration de 1789, et du principe d’égalité devant les charges publiques, énoncé à son article 13.
Au regard de ces exigences constitutionnelles, le Conseil constitutionnel relève que, en adoptant ces dispositions, le législateur a entendu, afin de renforcer l’attractivité de la France, inciter les fédérations sportives internationales reconnues par le Comité international olympique à y installer leur siège social.
Il juge que, toutefois, en prévoyant, d’une part, qu’une fédération est exonérée des impôts précités, pour toutes les activités afférentes à ses missions de gouvernance du sport et de promotion de la pratique sportive, et, d’autre part, que ses salariés, y compris lorsqu’ils sont déjà domiciliés fiscalement en France, bénéficient d’une exonération d’impôt sur le revenu au titre de ces activités, au seul motif que cette fédération est reconnue par le Comité international olympique, le législateur n’a pas fondé son appréciation sur des critères objectifs et rationnels en fonction du but qu’il s’est proposé.
Par conséquent, le Conseil constitutionnel censure comme méconnaissant le principe d’égalité devant les charges publiques l’article 31 de la loi déférée.
11ème siècle au Japon, c’est l’époque Heian, la vie culturelle à la cour de Kyoto est extrêmement riche, les caractères de l’écriture sont changés ce qui favorise la diffusion de la culture écrite, la poétesse Murasaki Shikibu écrit un vaste roman : le Dit du Genji qui déroule en 54 chapitres la vie du prince impérial Gengi à la cour. Cette fiction fondatrice inspire toujours la culture japonaise jusqu’au manga d’aujourd’hui. Ce long poème a donné lieu à des illustrations sous forme de dessins, décorations sur laque et de tissages depuis sa publication. Nombre d’entre eux sont exposés par le musée Guimet qui de plus a bénéficié d’un don de quatre rouleaux tissés par le maître tisserand Itarô Yamaguchi (1901-2007) qui voulut en fit don à la France, la patrie où a été inventé le métier à tisser « Jacquard » au début du XIXème siècle.
Ces rouleaux, exposés dans de longues vitrines horizontales, alternent les caractères japonais de certains des chapitres du poème avec des tissages très sophistiqués et d’une grande finesse. Le maître Yamaguchi a mis trente ans à peaufiner cette réalisation poétique qui est l’œuvre de sa vie. La culture japonaise est quelque chose d’assez mystérieux pour le citoyen occidental, surtout lorsqu’elle remonte au XIème siècle. On pressent un monde extrêmement raffiné et précieux qui préserve ses traditions jusqu’à nos jours, ce qui confirme cette exposition d’un musée Guimet en pleine rénovation.
Les cerisiers, arbres oh combien symboliques du Japon sont représentés sur dessins et tissages sous différentes formes.
Le cerisier En vérité nous enseigne Par sa floraison Et par son rouge feuillage Que ce monde est éphémère
Au deuxième étage est présenté l’exposition de photos « Portrait éphémère du Japon » de Pierre-Elie de Pibrac avec une galerie de personnages, figés sur de très grands formats, en couleurs ou en noir-et-blanc, avec qui généralement il dialogue préalablement pour créer le scénario des photos qui convoque l’histoire et la culture du Japon.
Le musée d’Orsay expose les dernières œuvres de Vincent Van Gogh à Auvers-sur-Oise où il arrive le 20 mai 1980 pour y passer les derniers jours de sa vie à laquelle il mettra fin en se tirant une balle dans le cœur. Il meurt le 29 juillet. Van Gogh fait preuve d’une incroyable productivité durant ces 70 jours réalisant 74 tableaux et 33 dessins, dont certains parmi les plus célèbres. C’est dire qu’il a fait plus d’un tableau abouti par jour, d’autant plus que les dernières 48 heures ont dû être moins fécondes avec une balle dans le cœur…
Il s’installa dans l’auberge du village dont il portraitura la fille des aubergistes. Il fréquente le Dr. Gachet, psychiatre local tourné vers les arts qui l’accompagne dans les crises psychiques qu’il subit encore régulièrement. Van Gogh sort d’un internement à Saint-Rémy de Provence et affiche une personnalité manifestement très perturbée. Ses rencontres avec le docteur, qu’il portraiture également et s’inspire de son jardin pour peindre des natures mortes, n’empêchera pas son geste fatal sur le déroulement duquel subsiste encore quelques mystères.
Eh bien mon travail à moi j’y risque ma vie et ma raison y a fondrée à moitié.
A Théo 23/07/1890, lettre que Vincent portait le jour de sa tentative de suicide
Ce petit village situé à une trentaine de kilomètres au nord de Paris, en pleine nature, au milieu des champs et du mode de vie rural de ses habitants a déjà inspiré les peintres avant Van Gogh. Installé au milieu des champs celui-ci peint dans l’urgence des paysages aux somptueuses couleurs : vert, bleu et jaune, dans une infinité de nuances que le tourbillon de ses pinceaux emmène bien loin dans l’imaginaire des spectateurs éberlués devant une telle maestria. Certains tableaux incluent le village et des fermes aux formes un peu biscornues avec cette notion singulière de la perspective développée par l’artiste.
Tous ces tableaux expriment globalement de la joie ce qui ne manque pas d’étonner venant d’un artiste dont l’instabilité mentale l’a probablement conduit au suicide. Cette magie de couleurs et le côté un peu « bande dessinée » des formes représentées participent à l’immense succès de Van Gogh et de l’impressionnisme en France comme en atteste le nombre impressionnant de visiteurs qui se promènent aujourd’hui derrière leurs smartphones prenant un nombre incalculable de photos de ces tableaux devenus mythiques.
C’est une jolie comédie romantique que ce film tourné par la réalisatrice sud-coréenne Cecil Song. Nora et Hua Sung fréquentent la même école en Corée, ils ont 12 ans, le second est secrètement amoureux de la première qui va suivre ses parents, artistes, en émigration au Canada. 12 années plus tard, Nora est installée à New-York où elle écrit des pièces de théâtre. Un peu par hasard elle renoue avec Hua Sung devenu ingénieur à Séoul, Internet fait des miracles pour les réunir. Ils sont toujours sous le charme l’un de l’autre mais elle met fin à leurs vidéo-conférences par peur que la nostalgie du pays et de ses amours enfantines ne la submergent et elle veut réussir son intégration aux Etats-Unis. Encore 12 années plus tard, Hua Sung est de passage à New York, il est venu pour revoir Nora qu’il retrouve, mariée à un écrivain américain. Leur amour rode toujours. L’Américain, aimant, voit le risque arriver, laisse se dérouler les évènements en espérant que Nora fera le bon choix…
Les deux acteurs sont émouvants de tact et de sensibilité. Nous sommes dans la culture asiatique, il n’y a donc pas un mot de trop, l’amour et sa souffrance sont exprimés tout en subtilité. Mais l’histoire est la même où qu’elle se déroule, quand une femme aime deux hommes il y a toujours un perdant. Quel que soit le continent, le retour d’un ex dans le paysage amoureux est souvent annonciateur de troubles. Et puis le temps et le destin font leur œuvre.
Ce premier long-métrage de Celine Song est une réussite.
Alors que la guerre fait rage entre Israël et la Hamas gazaoui, le gouvernement israélien annonce tous les matins que les combats vont s’intensifier dès le lendemain… Lorsque l’on voit l’état des destructions dans la bande de Gaza depuis deux mois et demi de conflit on se demande comment il est encore possible « d’intensifier » quoi que ce soit au sein de cette guerre !
La presse française répète ce mantra de « l’intensification » sans se poser la moindre question sur son sens réel ni sa traduction dans les faits. En réalité cette guerre est « intense » depuis le départ et tous les moyens à disposition sont utilisés, sauf la bombe atomique que détiendrait Israël sans que ce pays n’ait d’ailleurs jamais officiellement admis l’avoir mise au point (avec l’aide de la France en son temps). Après les assassinats de près de 1 200 israéliens par le Hamas le 7 octobre, souvent dans des conditions de barbarie atroces, Tel-Aviv s’est mis en tête de « détruire » le Hamas. Il est probable qu’il n’y arrivera pas plus que lors des guerres précédentes puisque le Hamas comme le Hezbollah, comme le fut autrefois l’OLP, sont des concepts qui repoussent comme les têtes de l’hydre à qui l’on en coupe une. L’histoire l’a constamment montré depuis 1948.
Les acteurs de cette région ne veulent pas compromettre et empoissonnent la vie du reste du monde depuis plus de 70 ans. Il est à craindre que ce qui se passe depuis le 7 octobre entre Israël et Gaza ne relance la machine de guerre pour les deux ou trois prochaines générations. Quel dirigeant, israélien ou palestinien, pourrait émerger et proposer un plan de paix sur un tel tapis de cendres ?
C’est un bon accomplissement, la France a rapatrié ses derniers militaires stationnés au Niger et fermé son ambassade sans autre forme de procès. L’évacuation de l’armée française est conforme à la demande des autorités locales souveraines ; on espère que tout le matériel militaire a pu être aussi évacué ou a alors été détruit. La clôture de l’ambassade est tout aussi logique. Il est probable qu’elle rouvrira un jour mais elle n’est plus d’une grande utilité en ce moment tant les relations diplomatiques entre Paris et Niamey sont dégradées. Il n’est pas non plus nécessaire de délivrer des visas français à des citoyens locaux pour le moment. Une autre ambassade sera certainement désignée pour représenter les intérêts français en assurant le service minimum.
Bien heureusement, la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui avait fait entendre des bruits de bottes, menaçant d’envoyer des troupes au Niger pour rétablir « l’ordre constitutionnel » ne s’est pas exécutée. Personne n’a d’ailleurs vraiment cru qu’une telle initiative puisse être exécutée, la CEDEAO a sans doute perdu là une bonne occasion de se taire. Dans les faits, elle a laissé prospérer la junte de galonnés ayant pris le pouvoir par la force, reléguant le président Bazoum et sa famille en résidence surveillée. Il semble que celui-ci refuse toujours officiellement de démissionner, marquant ainsi un courage certain d’autant plus qu’il est d’origine arabe, c’est-à-dire d’une ethnie minoritaire dans le pays. Il est un peu de dindon de la farce nigérienne, considéré comme un collaborateur de l’Occident et de la France, hélas pour lui. Sa vie ne serait pas en danger mais sa liberté est sérieusement entravée.
Alors que les troupes françaises qui étaient présentes au Mali, au Burkina-Faso et au Niger vont désormais être réemployées dans des tâches certainement plus conformes aux intérêts de la France il est temps maintenant de s’attaquer sérieusement à l’un des derniers vestiges de la françafrique, celui du franc CFA qu’il a déjà été convenu de démanteler en 2019 sans que ce projet n’ait beaucoup avancé depuis. Il prévoyait à l’époque un nouveau nom pour une devise commune, l’ECO, mais le maintien de la garantie d’un cours fixe avec l’euro, offerte par la France et ses contribuables. Ce lien atténue très fortement l’intérêt pour l’Afrique de passer à une devise nationale, qu’elle soit commune à plusieurs pays ou pas d’ailleurs. Il faut casser cette garantie pour redonner aux pays actuellement membres de la zone CFA leur véritable souveraineté monétaire, quitte à ce qu’ils s’organisent en zone monétaire commune s’ils le souhaitent.
On ne comprend pas bien pour le moment ce qui freine Paris pour mener à bien ce projet qui a été mis sur pieds par la France et les pays de la zone monétaire il y a déjà quatre ans. Peut-être les derniers soubresauts de la françafrique pourtant bien moribonde mais pas tout-à-fait à terre ?
Il semble que l’ambassade du Niger en France et ses deux consulats à Lyon et Marseille continuent de fonctionner normalement. Il conviendrait probablement d’examiner leur utilité en de telles circonstances et d’envisager leur fermeture le cas échéant.
Flamboyant concert ce soir à Bercy de l’Etienne Daho Show qui met ici le point final à une tournée dans les grandes salles françaises. La mise en scène est gigantesque, plutôt inhabituelle pour notre crooner rennais habitué généralement aux salles classiques comme l’Olympia, plus propices à l’intimité de ses chansons tourmentées. Mais la tournée lancée après la parution cette année de son dernier disque, Tirer la nuit sur les étoiles, a volontairement pris le chemin d’un jouissif grandiose qui a émerveillé les Parisiens.
Trois immenses murs de diodes LED bordent le fond de la scène, un quatrième au plafond et le sol brillant qui réfléchit les animations projetées referme la boîte à images dans laquelle sont positionnés les musiciens, comme dans un théâtre. Et le spectacle y est époustouflant, alternant animations et films naturalistes, le tout dans une permanente explosion de couleurs et de créativité assez exceptionnelle. Daho explique dans des interviews qu’il a fixé des mots clé pour chaque chanson afin que la société Mathematic Studio, habituée des grandes réalisations pour le rock (U2, The Chemical Brothers…), alliée à la puissance de calcul moderne, compose ce kaléidoscope féérique sur lequel sont posés les 26 morceaux joués ce soir.
Lorsque les lumières s’éteignent les premières notes de L’Invitation retentissent. Daho apparaît au fond de la scène au pied des 4 lettres blanches composant son nom en 4 mètres de haut. Il est vêtu d’un pantalon noir et d’une veste sombre parsemée de paillettes dorées et cuivrées sur lesquelles vont se réfléchir la soirée durant les projecteurs braqués sur la vedette.
Ah ! je brûle je brûle, les tentacules m’attrapant du fond des enfers Me donnent la cruelle sensation de marcher pieds nus sur du verre La bonté de ta main généreuse et parfaite qui me fait signe d’avancer Me donne l’aimable sensation d’être à la vie de nouveau convié, convié Ah ! qu’y puis-je ah qu’y puis-je, la liqueur volatile je veux toute la partager À la table des poètes, des assassins, tout comme moi ici conviés
Volontiers j’accepte le meilleur traitement Que l’on réserve tout exclusivement Aux invités le festin nu, qui fait les langues au soir se délier, se délier yeah Yeah yeah yeah…
On ne saurait si bien dire et 15 000 spectateurs font un triomphe à cette intro menée tambour battant, guitares et batterie marquant le beat brûlant de la chanson lançant l’éblouissante fantasmagorie de lumières qui va nous accompagner toute la soirée. Alors qu’il arpente le devant de la scène annonçant Sortir ce soir, Daho salue le public, le retrouvant avec affection dans la cathédrale de Bercy, expliquant que son « cœur explose » de jouer ici ce soir. Toujours timide et sensible, les années de métier n’ont pas entamé une émotivité à fleur de peau. Sur la scène immense sont étagés un quatuor à cordes (deux violons, un alto et un violoncelle), François Poggio (guitare), Colin Russeil (batterie), Marcello Giuliani (basse) et Jean-Louis Piérot (claviers & guitare).
Les bases sont posées, le show commence, la soirée sera furieuse. Il enchaîne sur Le grand sommeil et Sortir ce soir, toute la mémoire musicale de nos jeunes années, quand Daho était portraituré par Gilbert & Gilles avec un perroquet sur l’épaule pour la couverture de La notte, la notte sortie en 1985, puis Le phare, extrait du dernier disque et annoncé comme « plein d’embruns », nous confirme que nous allons traverser près de 40 ans de la carrière hors normes de notre rocker français au cœur tendre.
C’est à Rennes, que Daho est entré sur la scène musicale alors très riche de cette ville bretonne. Il porte toujours autour du cou une chaîne avec un triskèle celte, emblème solaire symbolisant les trois états de l’astre : lever, zénith et coucher, et dont les trois jambes qui s’enroulent autour du centre pourraient aussi marquer le cycle de la vie, bref, du mystère et de la symétrie à l’image de ce concert. Le triskèle est diffusé sur les écrans au milieu des bandes noire-et-blanche du Gwen ha du, le drapeau breton, sur Le premier jour (du reste de ma vie), reprise de Sarah Crachnell popularisée par Edith Piaf qui occupe une place de choix dans le Panthéon musical de Daho.
Il nous raconte ensuite sa première rencontre transie avec Gainsbourg rue de Verneuil pour lancer Comme un boomerang, chanson écrite par le maître pour Dani et que Daho avait réinterprétée avec elle, la sortant de l’oubli dans lequel elle était tombée. Car Etienne est aussi un artiste de la fidélité et de la reconnaissance à tous ceux qui ont forgé son univers musical. Plus tard il a interprété Comme un boomerang en duo avec Charlotte Gainsbourg… Il la chante tout seul ce soir pour une très belle version qui n’efface pas dans les yeux des fans les images de Dani ou Charlotte duettisant avec lui. L’enchaînement Saudade et sa ritournelle de piano avec Des attractions désastres aux riffs de guitare saccadés, revient sur l’excellent disque Paris ailleurs, enregistré à New York en 1991 avec Edith Fabuena à la guitare, cofondatrice du groupe Les Valentins, dont l’autre fondateur, Jean-Louis Piérrot, devenu compagnon de route de Daho, assure claviers et guitare ce soir à Bercy.
Et puis il revient sur ce concert donné à l’Olympia où il repérât une fan en mezzanine « juste au milieu » qui avait dansé fiévreusement durant tout le show. Revenu dans les coulisses, il découvre que c’était… Jeanne Moreau. Il ressortit de cette rencontre impromptue une collaboration et la mise en scène et en musique (par Hélène Martin) du poème de Jean Genet « Le condamné à mort » dont Daho interprète ce soir Sur mon cou… C’est aussi le symbole d’une longue amitié-estime entre les deux artistes ; Jeanne fera même d’Etienne l’un de ses exécuteurs testamentaires à son décès en 2017.
Nous n’avions pas fini de nous parler d’amour. Nous n’avions pas fini de fumer nos gitanes. On peut se demander pourquoi les Cours condamnent Un assassin si beau qu’il fait pâlir le jour.
Amour, viens sur ma bouche ! Amour, ouvre tes portes ! Traverse les couloirs, descends, marche léger Vole dans l’escalier plus souple qu’un berger Plus soutenu par l’air qu’un vol de feuilles mortes.
Ô traverse les murs, s’il le faut marche au bord Des toits, des océans, couvre-toi de lumière Use de la menace, use de la prière Mais viens, ô ma frégate, une heure avant ma mort.
C’est ensuite un melting-pot de ses tubes de légende : Duel au soleil, Week-end à Rome, En surface… Le public exulte, Tombé pour la France qui rencontre un franc succès avec ses montées d’accords tonitruantes sur huit temps, comme huit marches, pour lancer chaque couplet, comme pour recharger cette chanson d’amour endiablée lancée à la tête de celle qui n’est plus là :
Dum di la, je m’étourdis, ça ne suffit pas A m’faire oublier que t’es plus là J’ai gardé cette photo sur moi, ce photomaton que t’aimais pas Si tu r’viens n’attends pas que je sois tombé pour la France
Sur Le premier jour (du reste de ta vie), datant de 1998, les spectateurs, conformément au petit billet glissé sur chaque siège, couvre la lumière de leur téléphone d’un papier vert ou rouge et les agitent sur les paroles de cette chanson écrite aux temps dépressifs de Daho, qui fut reprise dix ans plus tard dans la bande originale du film éponyme de Rémi Bezanançon. Cette fois-ci le light-show vient de la salle et Daho, les larmes aux yeux, ne sait plus comment remercier son public énamouré, lui tendant ses mains ouvertes, comme pour le saisir dans ses bras.
Alors que démarre Tirer la nuit sur les étoiles, les écrans se remplissent des images de Vanessa Paradis en très gros plan, virevoltant avec une longue robe blanche avant que ne surgisse du fond de la scène… Vanessa Paradis dans la même tenue, entourant Etienne de ses frou-frous, cette fois-ci sur scène, pour un duo charmant. Elle est éclatante et épanouie et tous deux débordent de la joie d’être ensemble à Bercy qu’ils concluent par un hug prolongé sous les hourras.
Les meilleures choses ont une fin, Epaule tattoo vient nous le rappeler, interprété avec maestria sur ses riffs de claviers qui marquent le rythme entraînant de cette chanson inoubliable. Le déhanchement discret et félin de Daho émousse un public qui chante à tue-tête ce classique du répertoire.
Après le délai de rigueur, le groupe réapparaît, Daho habillé d’un perfecto noir et clouté pour chanter Au commencement extrait de l’album Eden, avant un nouveau duo sur Boyfriend avec Jade Vincent, du groupe américain Unloved qu’elle a fondé avec Keefus Ciancia, dont Daho est un grand fan et avec lequel il a collaboré sur son dernier disque dont ce morceau est extrait, une ballade romantique, une histoire d’amour, d’amitié, de fidélité… on ne se refait pas. Mais il faut bien partir et c’est Ouverture qui clôt cette soirée. La chanson mystérieuse d’un amour difficile à trouver, entamée sur des nappes de clavier obsédantes en mode mineur, la voix sombre de Daho monte en puissance, puis éclate en une supplique scandée vers l’espérance alors que la batterie et les guitares entrent dans le jeu :
Il fut long le chemin et les pièges nombreux avant que l’on se trouve Il fut long le chemin les mirages nombreux avant que l’on se trouve Ce n’est pas un hasard, c’est notre rendez-vous pas une coïncidence.
Une fois leurs instruments délaissés, les artistes n’en finissent pas de saluer et ne savent plus comment nous quitter. Vanessa Paradis et Jade Vincent sont venues se joindre au groupe éperdu de bonheur. Daho remercie un par un tous ceux qui ont fait cette tournée magique et puis… les lumières se rallument pendant que la sono joue Noël avec toi, l’un des bonus de Tirer la nuit sur les étoiles.
Quel talent, quelle élégance, quel parcours pour ce gamin né en 1956 en Algérie à Oran, expédié chez ses grands-parents à Cap Falcon pour fuir les horreurs de la guerre coloniale qui fait rage, délaissé très tôt par son père, exilé à Rennes où il devient la tête chercheuse de la pop électronique française des années 1980, ami ou admirateur des plus grands (Syd Barrett, Lou Reed, Françoise Hardy, Comateens, Dani, Chris Isaak, Alan Vega, Françoise Hardy, Eli & Jacno…), petit prince du rock français à la voix de velours il s’est inspiré de tout ce répertoire pour créer sa propre œuvre : des mots plein de tendresse et de nostalgie posés sur de superbes mélodies aux rythmes redoutables, entraînants et obsessionnels, donnant lieu à des prestations scéniques sans cesse renouvelées et toujours parfaites. Ce soir n’a pas dérogé à la règle en dévoilant un nouveau filon, celui d’une mise en scène numérique grandiose, à la fois hypermoderne mais aussi marquée d’images kaléidoscopiques dans lesquelles les symétries et les brisures ne sont pas sans rappeler des motifs Vasarely auxquels aurait été ajoutée la magie du mouvement.
A 67 ans Etienne Daho nous surprend encore, continue à créer de la musique, à collaborer avec ses amis au gré d’improbables rencontres dans le monde du rock et de la chanson française et, surtout, à enchanter un public conquis. Ce soir, les spectateurs de Bercy sont sortis avec des étoiles plein les yeux. Pour ceux qui voudraient y revenir, le Zénith du 16 mai 2024 est déjà complet mais un nouveau show vient d’être annoncé pour le 15 mai dans cette même salle.
Setlist : L’invitation/ Le grand sommeil/ Sortir ce soir/ Le Phare/ Comme un boomerang (Serge Gainsbourg cover)/ Virus X/ Réévolution/ Des heures hindoues/ Mon manège à moi (Jean Constantin cover)/ Saudade/ Des attractions désastre/ Sur mon cou… (Hélène Martin cover)/ L’homme qui marche/ Duel au soleil/ En surface/ Tombé pour la France/ Quatre hivers/ Bleu comme toi/ Soudain/ Le premier jour (du reste de ta vie) (Sarah Cracknell cover)/ Week-end à Rome/ Tirer la nuit sur les étoiles (with Vanessa Paradis)/ Épaule tattoo
Encore : Au commencement/ Boyfriend (with Jade Vincent)/ Ouverture
Song played from tape : Noël avec toi
Warmup : Global Network, un duo de DJ’s qui chantent sur leurs machines et commentent leur présence à Bercy à grand renfort de « gros délires » et « trucs de ouf » qui manquent un peu de finesse. C’est sans doute la loi du genre mais on préfère quand ils ne parlent pas.
Ce mardi, les abonnés de l’Institut du monde arabe (IMA) ont reçu un email mielleux et insignifiant signé Jack Lang, 84 ans, qui vient d’être reconduit pour un énième mandat de président de cette institution après déjà plus de dix ans d’exercice. Il remercie le président de la République qui semble avoir joué un rôle significatif dans cette reconduction à la tête de l’IMA qui est un institut où des pays arabes disposent aussi de pouvoirs.
Paris, le 19 décembre 2023
Chers amis de l’Institut du Monde Arabe,
C’est avec une grande satisfaction que je m’adresse à vous aujourd’hui. Lors de la réunion du conseil d’administration qui s’est déroulée ce jour, j’ai eu l’honneur d’être reconduit à la présidence de l’Institut du Monde Arabe, par un vote unanime.
Je tiens à exprimer ma sincère gratitude envers le Président de la République Emmanuel Macron et les pays arabes, qui m’ont renouvelé leur confiance. Cette décision témoigne du travail accompli par nos équipes au cours de ces dernières années, soutenant une gestion rigoureuse, une programmation de qualité et des projets ambitieux.
Votre appui constant est notre meilleure récompense.
L’Institut du Monde Arabe demeure un lieu privilégié d’échange, de découverte et de dialogue. C’est avec une détermination renouvelée et une passion toujours intacte que nous nous engageons à poursuivre ces missions.
Je profite de cette occasion pour vous remercier de votre fidélité envers cette institution unique au monde et espère vous accueillir nombreux prochainement.
Avec tout mon engagement et ma reconnaissance, je vous souhaite de belles fêtes de fin d’années.
Jack Lang, Président de l’Institut du monde arabe
Cette décision en faveur de Lang était en fait déjà prise depuis quelques mois mais elle a été juridiquement entérinée par un conseil d’administration tenu hier. C’est une très mauvaise nouvelle. Le maintien à son poste de cet homme âgé, certainement remplaçable, marque une défaillance de gouvernance édifiante. Elle confirme l’immobilisme de la vie politique française qui tourne en roue libre pour autorenouveler ses élites en son sein. Et elle nous permet de recevoir ce message autosatisfait de l’impétrant.