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  • « La Comédie Humaine » de Koji Fukuda

    « La Comédie Humaine » de Koji Fukuda

    Ce film du réalisateur japonais Koji Fukuda date de 2008. Il est composé de trois histoires entremêlées où l’on retrouve le tragique et le comique dans lesquelles tombent le plus souvent les relations humaines. On suit les parcours de jeunes hommes et femmes engagés parfois dans des situations burlesques : deux femmes se rencontrent et échangent sur les choses de l’amour autour d’un spectacle de danse contemporaine, une photographe attend désespérément des visiteurs dans la galerie où elle expose ses photographies, un couple dont la femme est enceinte affronte le sujet de l’infidélité et le mari au bras droit amputé par suite d’un accident se trouve confronté au syndrome du « membre fantôme ».

    Les acteurs passent d’une histoire à l’autre, on apprend dans le troisième sketch que le couple recomposé du premier est mort dans des conditions violentes, on retrouve au mariage des amis de la photographe de la deuxième histoire les actrices de la première, etc. Le réalisateur explique s’être inspiré de la Comédie humaine de Balzac et de sa capacité à observer la société des humains à travers les yeux de personnages évoluant dans leur époque. Le long métrage se regarde comme on lit Balzac, c’est social et… un peu long.

  • KAFKA Franz, ‘ Le procès’;

    KAFKA Franz, ‘ Le procès’;

    Sortie : 1925, Chez : Editions Gallimard (1957)

    Ce roman de Kafka (1883-1924) est sorti après sa mort et n’était pas totalement achevé. Comme nombre d’autres de ses livres, l’auteur ne voulait sans doute pas le publier. Il avait demandé à son ami Max Brod de brûler tous ses manuscrits après son décès, volonté qui ne fut pas exécutée.

    Ce roman narre un procès initié contre « Joseph K… » par une bureaucratie totalitaire et absurde. L’accusé ne sait pas de quoi il est accusé. L’instruction de son cas et son procès sont menés par une justice parallèle implantée dans les combles d’un immeuble où il croise des personnages improbables avant de trouver la salle d’audience. Sur les conseils de son oncle il engage un avocat malade, le recevant au fond de son lit et dont il séduit l’infirmière qui fait ainsi concurrence à Mlle. Bürstner qui est logée par la même logeuse que Joseph K qui a des vues sur elle.

    Son avocat n’avance pas sur son dossier dont on il ignore tous les éléments sinon que K est coupable. Celui-ci est harcelé chez lui par une espèce de police politique. Ses errements dans le tribunal déserté et dans une cathédrale qu’il fait visitera un client italien de la banque qui l’emploie lui font rencontrer des personnages burlesques qui l’édifient sur son cas « désespéré ». Il est finalement exécuté.

    Ecrit en 1914, différentes interprétations ont été portées sur ce livre qui pourrait être un pamphlet contre la bureaucratie, un peu à la manière de « 1984 » d’Orwell, ou une anticipation de la situation des juifs (Kafka est de confession juive et écrit en allemand, sa langue maternelle) au XXème siècle, se demandant pourquoi ils sont persécutés sous couvert de la loi dont ils ignorent les éléments. Ils ne savent de quoi ils sont coupables mais ils le sont et ils doivent expier…

    Le personnage de Kafka se débat seul face à l’absurdité des choses sans trop comprendre ce qui lui arrive, broyé qu’il est par un système supérieur dont il ignore qui tire les ficelles. Une situation « kafkaïenne » qui est la marque de l’auteur tchèque qui, très peu publié de son vivant, aurait pu rester dans l’anonymat si son exécuteur testamentaire avait effectivement détruit ses manuscrits comme son mandataire le lui demanda. Max Brod a donc reconstitué l’ordonnancement des chapitres tel qu’il se souvenait en avoir parlé avec son ami, apporté quelques corrections à la marge. L’édition Gallimard 1957 publie à la fin du roman les chapitres qualifiés « d’inachevés » ainsi que les paragraphes rayés par l’auteur. A la vérité, on ne voit pas toujours en quoi ces lignes sont « inachevées » et on se dit qu’elles n’auraient pas forcément dépareillé si elles avaient finalement été retenues dans « Le Procès ».

  • Brian Eno and The Baltic Sea Orchestra – 2023/10/26 – Paris la Seine Musicale

    Brian Eno and The Baltic Sea Orchestra – 2023/10/26 – Paris la Seine Musicale

    Brian Eno, musicien britannique né dans le Suffolk en 1948, magicien du son et inspirateur plus que musicien, se produit ce soir à la « Seine Musicale » de Paris avec le Baltic Sea Orchestra. Une soirée apaisée et méditative, emportée par des compositions mystiques et intergalactiques.

    Après des études de Beaux-Arts, Eno avait pourtant commencé sa carrière dans les excès et les fanfreluches du pur glam-rock où il tenait le poste de claviériste-bricoleur du groupe Roxy Music, créé par Bryan Ferry, qu’il rejoint au début des années 1970 pour le quitter deux années plus tard. Il emprunte alors une route plus innovante en inventant l’ambient music, sorte de musique sophistiquée pour supermarché. Il collabore avec Robert Fripp le guitariste et fondateur du groupe de rock progressiste King Crimson. Le duo Fripp & Eno produit une série de CD dont (No Pussyfooting) en 1973 dans lequel le guitariste si inventif déploie d’incroyables arabesques générées par des notes de guitares maintenues à l’infini avec l’aide d’un magnétophone qui passe et répète des boucles de guitare les unes sur les autres. Nous étions en 1973… bien avant l’invasion de l’électronique dans le rock.

    Et puis Eno se lance dans une carrière de producteur des plus grands artistes des années 1970 à aujourd’hui, à commencer par la célèbre « trilogie berlinoise » de David Bowie (« Low, « Heroes » et Lodger) avec, là encore, Robert Fripp qui commet le solo de guitare le plus brillant de toute l’histoire du rock avec Eno derrière les consoles pour forger un son si urbain et déchirant. Outre sa science de la technique musicale il exerce une forte influence intellectuelle sur les musiciens avec qui il travaille. Il est notamment connu pour utiliser un jeu de cartes conçu par Peter Schmidt et lui-même et dont chacune des cartes indique une stratégie énigmatique prêtant à interprétation. C’est ainsi lorsque l’inspiration semblait se ralentir au studio berlinois Hansa by the Wall où fut enregistré « Heroes » en 1977, Eno tirait les cartes de son tarot mystique er relançait la création. Ce pouvait être une injonction « chacun change d’instrument » ou une redéfinition des positionnements des musiciens et des micros dans le studio. Bref, il a ainsi aidé à accoucher des disques de légende.

    Après Bowie il a collaboré avec Devo, Talking Heads, U2, John Cale, Ultravox, Genesis (sur The Lamb lies down on Broadway)… les plongeant chaque fois dans sa marmite de sorcier dont ils ressortaient avec un son très spécifique, pas vraiment reconnaissable car propre à chaque groupe, mais travaillé jusqu’à l’extrême. Dans le même temps il a poursuivi sa propre création musicale, éditant sous son nom un nombre incalculable de CD aux sons étranges, fruit de ses réflexions intérieures et triturations techniques, sans aucuns objectifs commerciaux. Des disques expérimentaux exclusivement pour spécialistes !

    Depuis Roxy Music au début des années 1970 ses tournées sur scène sont extrêmement rares alors on ne manque pas celle de ce soir avec un orchestre classique scandinave dirigé par Kristjan Järvi. Quand les lumières s’éteignent les musiciens de l’orchestre font leur apparition en marchant tout en jouant sur la partie basse de la scène. Eno et ses musiciens, dont la soprano Melanie Pappenheim et un conteur, sont sur une estrade derrière leurs machines. Au deuxième étage figurent les percussionnistes. Il s’agit d’une musique que l’on peut qualifier de « contemporaine » autour de l’album « Ships » composé par Eno en 2016, dans le cadre d’une commande de La Biennale de Venise dont la première représentation a eu lieu le 21 octobre au Teatro la Fenice, en tant qu’œuvre centrale de la Venice Biennale Musica 2023.

    « L’album ‘The Ship’ est une œuvre inhabituelle dans la mesure où elle utilise la voix mais ne s’appuie pas particulièrement sur le format chanson. C’est une atmosphère avec des personnages occasionnels qui dérivent, perdus dans l’espace vague créé par la musique. En arrière-plan, il y a un sentiment de temps de guerre et d’inévitabilité. Il y a également une ampleur qui convient à un orchestre et le sentiment que de nombreuses personnes travaillent ensemble.

    Je voulais un orchestre qui joue de la musique comme j’ai envie de jouer de la musique : avec le cœur plutôt qu’avec une partition. Je voulais que les membres de l’orchestre soient jeunes, frais et enthousiastes. Quand j’ai vu pour la première fois le Baltic Sea Philharmonic, j’ai trouvé tout cela… et puis j’ai remarqué qu’ils portaient le nom d’une mer. C’était décidé ! ».

    Brian Eno

    La musique est aérienne et éthérée, des instruments classiques sont mixés avec les traitements du magicien. Eno chante sur certains morceaux, une voix grave et monotone, pas désagréable, parfois vocodée. Il s’excuse d’ailleurs d’être enrhumé, ce qui ne s’entend pas vraiment. Tous les artistes sont habillés de noirs et portent un T-shirt de la même couleur floqué de ce qui ressemble à un globe terrestre, de couleur différente selon les étages.

    Les allers-et-venus des musiciens sont lents comme la musique jouée est ample. On reconnait la reprise du Velvel Underground de Lou Reed : « I’m set free », considérablement ralentie, les cordes et claviers se substituant aux guitares :

    I’ve been blinded but now I can see
    What in the world has happened to me
    The prince of stories who walks right by me
    And now
    I’m set free
    I’m set free
    I’m set free to find a new illusion

    The Velvet Underground

    C’est ensuite la chanson “By This River », un classique d’Eno extraite du disque Before and after Science (1977). Le rappel est dédié aux populations palestiniennes sous les bombardements de la bande de Gaza. Applaudissements et youyous marquent le soutien du public à cette cause défendue par l’artiste engagé en faveur de nombreuses causes humanitaires.

    Le spectateur sort troublé par l’atmosphère musicale si apaisante et mystérieuse qu’Eno imprime à ses compositions et leur interprétation. C’est un voyage dans un monde immobile où tout semble apaisé, un sentiment transmis par une musique venant d’un autre monde, celui où Brian Eno nous emmène depuis cinq décennies. Il fallait bien sûr être présent à cette soirée pour tous ceux qui ont passionnément aimé la façon dont le maître a su inspirer et guider tant de grands musiciens, notre bonheur ce soir fut plus celui de la reconnaissance que de l’enthousiasme pour une musique qui s’y prête assez peu.

    Setlist : The Ship/ Fickle Sun (I)/ Fickle Sun (II) The Hour Is Thin/ Fickle Sun (III) I’m Set Free/ By This River/ Who Gives a Thought/ And Then So Clear

    Encore : Making Gardens Out of Silence/ There Were Bells

  • Maustetytö : groupe finnois

    Maustetytö : groupe finnois

    A l’occasion du visionnage du film « Les feuilles mortes » du réalisateur finnois Aki Kaurismäki on découvre un groupe très intéressant : Maustetytöt (traduit par Spice Girls). Il s’agit de deux sœurs, Anna et Kaisa Karjalainen, l’une chanteuse & claviers, l’autre guitare & chant, toutes deux blondes comme il se doit. Une musique électro qui porte les très belles voix du duo sur de jolies mélodies. Evidemment elles chantent en finnois, ce qui n’est pas des plus aisé à comprendre…

    Elles jouent leurs propres rôles dans le film où elles interprètent Syntynyt suruun ja puettu pettymyksin (Né avec tristesse et vêtu de déception) de leur dernier disque EIVÄT ENKELITKÄÄN ILMAN SIIPIÄ LENNÄ (MÊME LES ANGES SANS AILES NE VOLENT PAS). On trouve une traduction en anglais de ce morceau sur Youtube :

    C’est une chanson pas très gaie pour un film qui ne l’est guère plus. Cela semble d’ailleurs être le concept du groupe, une musique glaçante et répétitive, des voix éthérées, des visages fermés qui ne sourient jamais, un océan de blondeur… On se croirait sur la banquise d’un fjord en plein hiver. Les mots sont semble-t-il à l’image de cette ambiance. Mais quel choc !

    Lire aussi : « Les feuilles mortes » de Aki Kaurismäki

    Voir le site web de Maustetytöt

    https://www.maustetytot.fi/

  • Le journal Libération n’aime plus les Rolling Stones

    Le journal Libération n’aime plus les Rolling Stones

    Le journal Libération du 21 octobre a commis un article félon intitulé ‘« Hackney Diamonds», les Rolling Stones croulent des mécaniques’  consacré au dernier disque des Rolling Stones. Cet article déplorable et plein d’amertume est à charge contre les Rolling Stones. Qu’on en juge :

    …ce disque est une monstruosité inattendue dans l’actualité de la pop qui nous subjugue jusqu’à nous faire douter du rôle de la musique enregistrée dans notre culture : un disque des Rolling Stones tellement factice et redondant qu’il nous hurle à chaque seconde qu’un nouveau disque des Rolling Stones ne sert à rien.

    L’effet de contraste [du morceau Dreamy Skies, NDLR], est saisissant avec Driving Me Too Hard, morceau de vieux niqueur épuisé par un ou une amante insatiable ou l’horrible Bite My Head Off, boogie punk monté sur un riff de basse fuzzée à la Satisfaction, vaguement réminiscent d’un Clash (Safe European Home) et dont on réalise au bout de quelques minutes qu’il est supposé nous faire frémir d’émotion puisque la basse y est tenue par Paul McCartney. Las, c’est surtout l’occasion de vérifier quel mal le producteur Andrew Watt, notamment aux manettes du dernier Iggy Pop, fait au rock des anciens dans le terrain miné du contemporain, avec ses YouTube, TikTok, iPhone et consorts.
    etc, etc

    Ces pisse-vinaigres de Libération ne se sont toujours pas remis de la trahison de leur ancien patron, fondateur de la Gauche Prolétarienne dans les années 1970 qui a quitté Libération avec un parachute doré digne d’un nabab du CAC40, après s’être marié avec une femme de l’âge de sa fille. Depuis ils dévident leur bile à longueur des colonnes de leur journal toujours entre deux faillites. Cela fait longtemps qu’ils ont perdu leurs illusions idéologiques qui se sont embrasées dans les feux de l’enfer de Sympathy for the Devil. Ces plumitifs (qui bénéficient de la niche fiscale des journalistes totalement imméritée et qui devrait être révoquée depuis longtemps) ne savent pas tourner la page. Et c’est particulièrement vrai pour la rubrique Rock qu’on ne lit plus depuis des lustres, mais qui fut un temps flamboyante (et pro-Rolling Stones).

    Ce dernier disque des Rolling Stones n’est pas exceptionnel mais honnête et correct. On peut souhaiter aux journaleux rock de Libé de tenir aussi bien la plume que Keith Richards tient sa guitare à 79 ans !!! Le Monde et L’Humanité ont produit des critiques plus apaisées de Hackney Diamonds.

    Lire aussi : Sortie de « Hackney Diamonds », le nouveau disque studio des Rolling Stones

  • Le Mali se plaint de la « junte française » !

    Le Mali se plaint de la « junte française » !

    Après avoir demandé à l’armée française de quitter le pays, le gouvernement malien a demandé aux troupes internationales des nations unies de suivre le même chemin. La France s’est exécutée et le dernier soldat aurait le territoire malien en août 2022. La force militaire de maintien de la paix mise en place par l’ONU (Mission des Nations Unies au Mali – MINUSMA) a commencé son retrait selon la décision adoptée par le conseil de sécurité dans sa 9365ème réunion du 30/06/ 2023 et il est régulièrement rendu compte de celui-ci au conseil.

    28 août 2023 Paix et sécurité

    Le chef de la Mission des Nations Unies au Mali (MINUSMA) a prévenu lundi les membres du Conseil de sécurité que la clôture de la Mission en six mois, après dix ans de présence dans le pays, était une entreprise « complexe et ambitieuse ».

    Le Conseil de sécurité a pris la décision, le 30 juin, de mettre un terme au mandat de la MINUSMA, conformément à la demande des autorités maliennes, demandant que la fermeture soit achevée avant le 31 décembre 2023.

    « La MINUSMA a établi un groupe de travail intégré afin d’élaborer un plan de réduction et de retrait de la Mission. Ce plan prévoit un retrait et un rapatriement du personnel et des équipements et matériels déployés dans les zones d’opération de la MINUSMA, selon un calendrier et un ordre séquentiel précis, tout en gardant à l’esprit l’exigence d’un processus ordonné et conduit en toute sécurité », a expliqué M. Wane dans un exposé lors d’une réunion du Conseil consacrée à la situation au Mali.

    https://news.un.org/fr/story/2023/08/1138012

    Il y a 13 000 personnels à rapatrier, 4 000 véhicules, 5 500 containeurs de matériel, 12 camps et une base opérationnelle à fermer et à remettre aux autorités maliennes. La première étape du retrait doit être terminée d’ici le 31/12/2023 selon la planification onusienne.

    C’est pour le moment la fermeture de ces bases qui posent de grosses difficultés car elles sont revendiquées par les rebelles Touaregs, plus ou moins acoquinés avec les terroristes islamiques, qui ont relancé leur combat contre l’armée officielle malienne. La communication du 23/08/2023 du chef de la MUNUSMA, M. El-Ghassim Wane, au conseil de sécurité illustre cette situation avec la base de Ber.

    Retrait de Ber difficile

    Selon lui, l’expérience de la fermeture du camp de Ber a été révélatrice. Le dernier convoi de Casques bleus, d’équipements et de matériels qui s’est retiré de Ber pour rejoindre la ville de Tombouctou a mis 51 heures pour parcourir les 57 kilomètres du trajet en raison de la nature du terrain, qui est peu favorable – une situation aggravée par la saison des pluies – et de l’insécurité.

    Ce convoi a été attaqué à deux reprises par des éléments extrémistes non identifiés, blessant quatre Casques bleus et endommageant trois véhicules avant d’arriver à Tombouctou, a-t-il précisé.

    « Le retrait de Ber s’est également avéré difficile sur le plan politique, les autorités maliennes et les Mouvements signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali étant en désaccord sur le sort du camp après le départ de la MINUSMA. Pour sa part, et en raison de l’extension des affrontements à la zone de Ber et des risques que la situation posait pour la sécurité des Casques bleus, la Mission a dû avancer son départ du camp », a expliqué M. Wane.

    De même, les convois transportant du matériel et des équipements des bases de Goundam et d’Ogossagou ont été la cible d’engins explosifs improvisés, tandis que le dernier convoi de Gao à Ménaka a également été pris pour cible par des éléments extrémistes, sans causer ni dégâts matériels ni pertes en vies humaines.

    https://news.un.org/fr/story/2023/08/1138012

    Il reste 11 camps à évacuer d’ici la fin de l’année…

    Cerise sur le gâteau : le gouvernement malien qui a demandé officiellement ce retrait de la MINUSMA de son pays s’est plaint maintenant via son porte-parole de l’accélération du retrait qui serait le fait de l’action de la France : « La junte française [SIC] ne ménage aucun effort en vue de faire fuir la Minusma, en lieu et place d’un retrait ordonné. »

    Avec la relance de la rébellion Touareg qui s’ajoute à celle des islamistes, les autorités maliennes font face à plusieurs fronts. Il est sûr que si les Touaregs, accompagnés ou pas des terroristes religieux sahéliens, s’emparent directement des emprises libérées par l’ONU cela renforcera leurs positions. D’un autre côté, si les camps du grand Nord sont remis à l’armée malienne officielle, il faudra sans doute assez peu de temps aux Touaregs islamisés pour les reconquérir.

    Le gouvernement malien putschiste est maintenant allié avec la Russie, le Burkina Faso et le Niger après avoir chassé la France et la Minusma. Il va pouvoir coopérer avec ces pays pour rétablir son pouvoir dans les zones désertiques sahariennes. Il est souhaitable qu’il réussisse plutôt que de laisser le chaos se réimplanter. Mais il ne pourra sans doute pas encore très longtemps rendre la France responsable de l’échec de sa politique.

    Lire aussi

    Evacuation de l’armée française

    L’armée malienne va mieux !

  • Sortie de « Hackney Diamonds », le nouveau disque studio des Rolling Stones

    Sortie de « Hackney Diamonds », le nouveau disque studio des Rolling Stones

    Le 24ème album studio des Rolling Stones, “Hackney Diamonds” est sorti ce matin. Le dernier, « A Bigger Bang », datait de 2005. Depuis Charlie Watts est mort, Mick Jagger a passé les 80 ans, Keith Richards 79 ans et Ron Wood 76. Le groupe était encore en tournée l’an passé en Europe, avec un passage par Paris et Lyon pour la France.

    « Hackney Diamonds » est plutôt un bon cru. Des guitares énergiques, des claviers rythmés, des cuivres intermittents, sur la voix légendaire et l’harmonica titilleur du patron. Du rock, surtout, du blues, aussi, avec deux très beaux morceaux : Sweet Sound of Heaven, Lady Gaga choriste de luxe et Stevie Wonder invité de marque au piano, et une superbe reprise de Muddy Waters : Rolling Stone Blues. Elton John est également de la partie sur deux morceaux et Paul MacCartney sur Bite my Head Off, participations plutôt transparentes. Bill Wyman revient jouer de la bass sur Live by the Sword, un hommage à Charlie Watts dont des parties de batterie enregistrées avant sa mort ont été utilisées pour ce disque. Keith a le droit de chanter Tell me Straight.

    Evidemment, depuis plus de 60 ans qu’il est sur la route, le groupe voit son futur se rétrécir mais la gloire lui survivra. Quelle bonne idée de mettre tout ceci en musique.

    I hear the sweet, sweet sounds of heaven
    Falling down, falling down to this earth
    I hear the sweet, sweetest sounds of heaven
    Drifting down, drifting down to this earth

    Sweet Sounds of Heaven

    The streets I use to walk on, are full of broken glass
    And everywhere I’m looking, there’s memories of my past

    Whole Wide World

    Mais les Rolling Stones ont la nostalgie heureuse et cet album est plein d’énergie. Et puis, un nouveau disque des Rolling Stones, cela fait tout simplement du bien !

    Un lecteur attentionné nous signale que Hackney est un faubourg de l’Est de Londres, autrefois mal famé, où l’on pouvait se faire casser la vitre de sa voiture et subir un vol à la tire, d’où le design de la couverture du disque. « Hackney Diamonds » signifiait donc « verre brisé » en argot londonien en référence à ce qui pouvait vous advenir si vous baguenaudiez dans ce quartier qui s’est quelque peu gentrifié depuis.

    Hackney Diamonds est dédié à Charlie Watts.

    Le groupe profite aussi de cet évènement pour sortir en CD et DVD le concert intégral donné à l’Olympia de Paris en 1995 qui n’avait été diffusé jusqu’ici que sous forme d’extraits. Il s’agit de Totally Stripped. Un show d’un excellent cru !

  • « Les feuilles mortes » de Aki Kaurismäki

    « Les feuilles mortes » de Aki Kaurismäki

    C’est le film finlandais un peu pesant et lugubre du réalisateur finlandais Aki Kaurismäki sur le choc de deux solitudes. Nous sommes dans un environnement industriel à Helsinki, les deux personnages errent entre chômage et usines, lui se console avec de la vodka, elle avec son chien. Et puis ils se croisent, se perdent et se retrouvent.

    Tout se passe plutôt de nuit, dans les bars, dans l’appartement d’Hansa. Les environnements sont dépouillés, les couleurs plutôt sombres et travaillées, un peu à la manière d’Almodovar. Les sourires sont rares, les acteurs restent silencieux face à leur errance. De ci de là on voit des affiches des films de la nouvelle vague : Godard, Visconti… qui ont manifestement inspiré le réalisateur.

    Le duo de sœurs finlandaises, la guitariste Anna Karjalainen et la claviériste Kaisa Karjalainen, jouent leurs propres rôles en expirant une chanson triste (Syntynyt suruun ja puettu pettymyksin) au cours d’un concert dans un bar fréquenté par nos héros et quelques autres zombies silencieux devant leurs verres d’alcool. Les mots las (traduits en français) sont aussi désespérants que la guitare aigüe et répétitive sur fond de nappes de claviers glacantes.

    Anna et Kaisa Karjalainen

    Finalement, on a l’impression que l’histoire se termine bien avec nos personnages qui partent tous les trois (y compris le chien) vers leur destin.

  • Deux guerres et les mêmes « experts de plateaux télévisés »

    Deux guerres et les mêmes « experts de plateaux télévisés »

    Une deuxième guerre chaude s’est déclenchée au Proche-Orient après celle d’Ukraine qui dure depuis février 2022. Du coup, la bande de Gaza a remplacé celle du Donbass du jour au lendemain sur les chaînes d’information en continue et les mêmes « experts » de plateaux télévisés, un quarteron de généraux en retraite, recyclent leurs analyses des plaines de l’Asie aux sables du Sinaï. Ils ont toujours aussi peu de choses à dire sinon quelques informations récupérées sur Internet et les réseaux dits « sociaux ». Certes, tous ces galonnés ont certainement encore quelques numéros de téléphone à appeler de leurs camarades d’active ou de collègues en Israël ou en Ukraine, mais le propre des opérations militaires est d’être secrètes et, en principe, non annoncées sur les antennes alors nos « experts » ressassent les mêmes évidences qui s’avèrent régulièrement être de fausses informations.

    Au début de la guerre d’Ukraine ils avaient annoncé que le président russe était malade et devait mourir sous peu, que la Russie était à court de missiles, que l’armée russe allait s’effondrer, puis que « la Russie avait d’ores et déjà perdu la guerre », et patati et patata… Presque deux ans plus tard, M. Poutine semble toujours en bonne santé, les missiles russes tombent comme à Gravelotte et l’armée russe, certes n’avance pas, mais paraît tenir solidement ses positions.

    Aujourd’hui ils prévoient ce qui va advenir à l’armée israélienne si elle se décide à envahir la bande de Gaza. En réalité, personne n’en sait rien. Que les journalistes échafaudent des inepties semble dans le cours de choses, mais que d’anciens militaires se compromettent dans leur sillage est plus problématique. Ne sont-ils pas soumis à un devoir de réserve ? Sans doute plus une fois l’heure de la retraite sonnée. Peut-être faudrait-il revoir ce point et étendre ce devoir dans le temps ? Des journalistes incompétents qui ne savent pas dire « je ne sais pas », on est habitué, mais des généraux bavards c’est plus problématique d’un point de vue éthique et militaire.

  • Sur les chemins de la guerre au Proche-Orient

    Sur les chemins de la guerre au Proche-Orient

    Israël est en pleine campagne de bombardement de la bande de Gaza avec l’objectif de « détruire » le mouvement terroriste religieux Hamas qui a mené les attaques du 7 octobre qui ont fait environ 1 400 morts côté israélien en une journée. 360 000 réservistes ont été rappelés et l’armée israélienne est en train de masser des troupes en nombre important autour de la bande de Gaza où les autorités de Tel-Aviv annoncent une prochaine incursion, sans doute à hauts risques.

    La diaspora israélienne rejoint son pays et l’on voit des reportages télévisés où de jeunes israéliens rallier leur pays en déployant leur drapeau national et chantant l’hymne israélien avec enthousiasme. C’est un peu effrayant et rappelle les soldats français qui partaient au front en chantant en 1914. La guerre s’est terminée quatre ans plus tard avec un bilan de 18 millions de morts…

  • L’extrême gauche française est extrême

    L’extrême gauche française est extrême

    Un débat sémantique agite le microcosme politico-médiatique franchouillard pour savoir si l’attaque du mouvement religieux Hamas contre Israël est de nature « terroriste » ou non. Devant la barbarie des exactions massives commises contre les civils israéliens lors des attaques du 8 octobre, une grande partie de l’échiquier politique français s’accorde à le penser et à le dire quand le parti La France insoumise (LFI) s’y refuse, parlant certes de crimes de guerre commis par les combattants du Hamas, mais évitant de les qualifier de « terroristes ».

    Les politiciens de plateaux télévisés s’en émeuvent et les journalistes qui les interrogent sont bien jeunes pour se souvenir des liens qui ont toujours unis l’extrême-gauche française avec les mouvements palestiniens. Depuis la création de l’Etat d’Israël en 1948, la gauche, et pas uniquement extrême, a soutenu la cause palestinienne, y compris parfois dans ses actions illégales. Dans les années 1960-1980 nombre de militants révolutionnaires français sont allés se former à la guérilla dans les camps palestiniens. Le groupe terroriste Action Directe commet des attentats en France dans les années 1980 contre des intérêts israéliens, en solidarité avec le nationalisme palestinien. Des intellectuels français ont également fait le voyage en Palestine. Le curriculum vitae de l’avocat Jacques Vergès (1924-2013) mentionne une période blanche d’une dizaine d’années sur laquelle il ne s’est jamais clairement exprimé mais certains de ses biographes estiment qu’il aurait pu séjourner durant une partie de cette période en Palestine. L’écrivain-dramaturge Jean Genet (1910-1986) y a fait plusieurs séjours et forgé son antisionisme teinté d’antisémitisme. Le trotskisme qui a irrigué la pensée de la gauche française depuis l’après-guerre l’a naturellement poussée vers la cause palestinienne, après avoir soutenu fort logiquement l’indépendance de l’Algérie. En effet, cette cause rassemblait nombre des idées force de l’internationalisme propre au trotskisme : l’autodétermination des peuples, l’anti-impérialisme (dirigé contre les Etats-Unis, soutien permanent d’Israël), l’anticolonialisme et, plus généralement, la défense des plus défavorisés et maltraités par l’Histoire… L’extrême-gauche française de la fin du XXème siècle s’est engouffrée dans cet espace, parfois un peu gênée aux entournures car Israël était le peuple qui avait affronté la Shoah et l’antisémitisme dévastateur de certains peuples européens durant la seconde guerre mondiale. L’intellectuel Jean-Paul Sartre a navigué d’une position à l’autre, soutenant la création d’Israël et les actions de son gouvernement dans les années 1950-1960, puis apportant un soutien intellectuel aux mouvements palestiniens, même dans certaines de leurs dérives terroristes à partir des années 1970, sans contester pour autant l’existence d’Israël.

    Le patriarche de LFI, Jean-Luc Mélanchon (né en 1951) a participé à ce mouvement intellectuel dès 1968. Les autres dirigeants de LFI sont les enfants de cette génération « révolutionnaire ». Leur demander de changer leur position historique propalestinienne est juste peine perdue d’autant plus qu’une partie de leur électorat d’origine arabe est naturellement en faveur de la cause comme le confirment les manifestations propalestiniennes qui se déroulent dans différentes villes françaises. Qu’ils refusent de qualifier le mouvement Hamas de « terroriste » n’a rien d’étonnant et n’est finalement de guère d’importance. Ils en ont le droit. Les positions de Jean-Luc Mélanchon et de LFI n’exercent aucune influence sur l’évolution du conflit alors le mieux est de cesser de gloser à l’infini sur un adjectif manquant dans leur discours et de passer à autre chose. Que ceux qui ne sont pas d’accord avec LFI ne votent pas pour eux, c’est encore la meilleure attitude à adopter.

    Lire aussi : Un nouveau front ouvert en Israël

  • D’un front à l’autre

    D’un front à l’autre

    Avec la réouverture du front du Proche-Orient ce 8 octobre, les guerres se multiplient suivant toute plus ou moins un modèle « l’Occident contre le Sud global ». Certaines sont très chaudes : l’Ukraine, Israël, voire un peu moins chaudes : Haut-Karabagh, Kosovo, d’autres sont civiles : Ethiopie, Yémen, Soudan. L’Occident est impliqué dans les plus graves et fournit armes et leçons de morale. Il semble que l’industrie militaire occidentale commence à s’essouffler à tenter de suivre ces conflits sans fin, réduisant ses propres stocks de munitions pour soutenir ses amis.

    On apprend que les Etats-Unis ont entamé ses stocks prépositionnés en Israël pour alimenter l’Ukraine et qu’ils sont en train de le reconstituer pour soutenir leur allié. On découvre que les pays européens ne seraient guère capables de tenir plus de quelques semaines en cas de guerre totale contre un ennemi qui pourrait être la Russie par exemple. Tous ces conflits font le bonheur des marchands d’armes mais effraient les citoyens.

    Le plus rationnel serait de mettre fin à ces conflits mais pour ce faire il faut que les belligérants acceptent de faire des concessions, et nous n’en sommes vraiment pas là, ni en Ukraine ni au Proche-Orient. C’est le propre d’une négociation de compromettre sauf si l’une des parties est complètement écrasée et n’a plus rien à exiger. Mais même dans ce cas, il vaut mieux de pas trop mettre le perdant plus bas que terre car il se relève toujours à un moment ou à un autre, comme l’illustre si bien la situation actuelle au Proche-Orient.

    Alors à défaut de peuples et de dirigeants responsables capables de conclure la paix comme ce fut le cas en 1945, on fournit des armes. Peut-être ces guerres s’épuiseront d’elles-mêmes un jour par manque de munitions ? En attendant cela commence à faire beaucoup de guerres au même moment !

  • Un nouveau front ouvert en Israël

    Un nouveau front ouvert en Israël

    Le mouvement religieux Hamas qui détient le pouvoir dans la bande de Gaza et qui prône la disparition d’Israël a lancé une attaque significative contre Israël ce samedi 8 octobre. Des miliciens du mouvement ont franchi la frontière par air (à l’aide d’ailes volantes motorisées), par mer et, surtout, par terre pour commettre des exactions dans les villages et kibboutz alentour. Il apparait que les terroristes islamiques se sont déchaînés contre les civils qu’ils rencontraient les tuant, souvent dans des conditions barbares. Il y aurait plus de 1 000 morts israéliens et une centaine d’otages faits prisonniers et emmenés à Gaza.

    De façon assez incompréhensible, l’armée israélienne (« Tsahal ») semble avoir été débordée et en effectif insuffisant pour faire face à l’ennemi. Il lui a fallu 3 ou 4 jours pour reprendre le terrain et repousser l’ennemi. Dès le samedi, l’armée de l’air israélienne a déclenché une sévère campagne de bombardement, qui dure encore, contre cette bande de Gaza qui est un immense ghetto peuplé de 2,3 millions de palestiniens vivant dans des conditions impossibles. Ce minuscule territoire résulte de l’armistice de 1949 et a accueilli nombre des réfugiés palestiniens de l’époque qui ont fui la Palestine par suite de la création de l’Etat d’Israël en 1948 et de la guerre israélo-arabe qui s’en suivit. Elle a été occupée successivement par l’Egypte de 1948 à 1967, puis par Israël de 1967 (à la suite de la « Guerre des 6 jours ») à 2005, année où l’armée et les colons israéliens sont rapatriés à l’intérieur des frontières israéliennes reconnues par le droit international.

    Aucune des puissances occupantes n’a pu inverser le cours des choses dans ce territoire palestinien qui est devenu une marmite bouillonnante, non viable, sans aucun espoir d’avenir, terreau favorable au développement du terrorisme islamique. La non-application des accords de paix successifs et le désintérêt progressif de la cause palestinienne par le monde arabe a transformé cette question de Gaza en un problème insoluble. La communauté internationale est également impuissante, la décision initiale des Nations-Unies de 1947 d’un plan de partage de la Palestine prévoyant la création d’un Etat juif et d’un Etat arabe, n’a jamais pu être mise en œuvre, pas plus que les résolutions suivantes après différentes guerres. Le formidable espoir qu’avait causé le voyage en 1977 du président égyptien Sadate venu rendre visite en Israël au premier-ministre Menahem Begin s’est éteint avec l’assassinat de Sadate en 1981 par des terroristes islamiques égyptien. Il en reste tout de même l’accord de paix entre l’Egypte et Israël, qui tient toujours.

    Presque vingt ans plus tard, en 1993, sont signés les « accords d’Oslo » entre Israël et l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) qui stipulent le retour aux décisions des Nations Unies (notamment la fameuse « résolution 242 » de 1967), c’est-à-dire, en gros, la solution à deux Etats…

    Les dirigeants israéliens expliquent que le pays est en guerre et que « le Hamas va être détruit ». Une offensive terrestre contre la bande de Gaza est en cours de préparation. On ne sait pas comment elle risque de se terminer, sans doute mal. Evidemment en ces temps de retour aux conflits de territoire sanglants (Ukraine, Haut-Karabagh, « Kurdistan » …) celui-ci est particulièrement malvenu. L’Occident soutient plutôt Israël et le « Sud global » plutôt la partie arabe. Bien entendu l’Occident est accusé de « double-standard » en acceptant les bombardements et le blocus de Gaza par Israël ainsi que la non-application du « droit international » prévoyant la création d’un Etat palestinien, alors qu’il conteste les bombardements russes en Ukraine en se rangeant derrière le droit international… Que l’on soit dans un camp ou l’autre, il est difficile de contester ce « deux poids, deux mesures ». Dans le monde d’aujourd’hui où les organisations internationales censées éviter ou régler les conflits par consensus ne sont plus vraiment opérationnelles, chacun choisit son camp en étant persuadé d’avoir raison au regard de ses propres normes morales et de gouvernance.

    Le problème est que ces normes que l’on pensait devenues universelles sous l’égide des Nations-Unies une fois révélés les horreurs du nazisme au cœur de la vieille Europe, ne le sont plus vraiment. En réalité chaque pays voit midi à sa porte et s’estime en droit d’agir (ou de se retenir) selon son propre système de valeurs. Le concept de droit de l’homme n’est pas le même à Moscou qu’à Berne, même si tous les pays ont plus ou moins adopté en 1948 la Déclaration universelle des droits de l’homme dans le cadre des Nations Unies. D’ailleurs, l’Union soviétique et le bloc de l’Est s’étaient abstenus lors du vote de 1948 contestant le principe d’universalité, l’Arabie saoudite s’est également abstenue en opposition à l’égalité homme-femme, Israël n’existait pas encore et n’a donc pas voté. On voit déjà qu’à l’époque de leur fondation les « droits de l’homme » n’avaient pas le même sens partout dans le monde. La situation n’a fait qu’empirer depuis.

    L’évolution de la situation du Proche-Orient marque un échec collectif cinglant au regard de toutes les tentatives de règlement qui ont échoué. Les différentes parties sont aujourd’gangrenées par les extrémistes religieux, les hommes de paix ont été éliminés : le président égyptien Sadate a été assassiné par des islamistes, le premier ministre israélien Yitzhak Rabin a été assassiné en 1992 par un extrémiste religieux juif pour son rôle actif dans les accords d’Oslo (il avait serré la main du Palestinien Yasser Arafat à Washington dans le cadre des accords d’Oslo) ! Les religions juive et musulmane sont instrumentalisées pour pousser à des comportements d’un autre âge.

    Les armes sont en train de parler une nouvelle fois. Pas facile de rester optimiste !

  • « Coup de chance » de Woody Allen

    « Coup de chance » de Woody Allen

    Une comédie de Woody Allen (87 ans) se déroulant à Paris, tournée avec des acteurs français. Une comédie, certes, mais avec tout de même deux cadavres… Nous suivons un couple dans un milieu « nouveaux riches », bien habillé, logé rue Alfred de Vigny à côté du Parc Monceaux dans un vaste appartement avec une servante à demeure, leur chauffeur les emmène le week-end dans une maison de campagne très cossue à Rambouillet au milieu des bois. Lui est financier aux activités, « enrichir les riches », que l’on suppose à la limite de la légalité. Elle, belle comme le jour, un peu nunuche aux dents blanches, travaillant dans une maison de ventes aux enchères (Artcurial), se laissant embarquer par son mari dans un monde ennuyeux et tape-à-l’œil, après avoir divorcé du précédent, musicien et drogué. On se laisse glisser avec douceur dans cet environnement luxueux où le seul bruit que l’on entend est celui de la Tesla glissant sur l’allée gravillonnée de Rambouillet et où tout est léger et inconsistant, sauf les nombreux zéros des comptes en banque. C’est alors que survient une rencontre inattendue et l’histoire ne va pas se terminer très bien pour tout le monde…

    Le film est agréable mais manque un peu d’énergie. On regrette l’humour décapant du Woody Allen d’antan. Jusqu’à quand fera-t-il encore des films ?

  • LEMAITRE Pierre, ‘Le Serpent majuscule’

    LEMAITRE Pierre, ‘Le Serpent majuscule’

    Sortie : 2021, Chez : Editions Albin Michel

    C’est le retour aux sources de Pierre Lemaitre, qui a commencé sa carrière d’écrivain par le polar au début des années 2010 avant d’y revenir dix années plus tard et la publication de ce roman noir, « Le Serpent majuscule », écrit en 1985mais jamais publié.

    C’est l’histoire d’une vraie méchante qui se déroule en 1985, une tueuse sans foi ni loi qui a commencé son jeu de massacre dans la résistance contre les Allemands durant la seconde guerre mondiale et qui la poursuit via des barbouzeries dont on suppose que les véritables commanditaires sont des services plus ou moins « secrets » de la République. Elle a maintenant 75 ans, est percluse d’arthrose et le simple maniement des cadavres qu’elle crée en masse la fatigue considérablement. Elle tue avec humour et naturel, mais aussi avec l’amour qu’elle voue à son donneur ordre sans savoir que lui aussi l’a aimée, mais sans que ni l’un ni l’autre n’ose dévoiler sa flamme.

    Tout a une fin et la sienne est inattendue. Un roman qui se dévore.

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  • La Corse veut toujours s’éloigner de la République

    La Corse veut toujours s’éloigner de la République

    L’Etat français a lancé des négociations avec des représentants de l’institution « collectivité de Corse » pour arrêter les contours d’une « autonomie » renforcée par rapport à celle déjà octroyée à cette île. Le 5 juillet 2023, la « collectivité » a adopté à la majorité un texte de délibération de 106 pages intitulé « Autonomia » qui stipule notamment, dans son article 2 :

    … que l’autonomie se définit comme le statut juridique permettant à un territoire d’adopter ses propres lois dans tous les domaines, à l’exception de ceux relevant des prérogatives régaliennes de l’Etat.

    Que ce statut implique le transfert irréversible de certaines compétences, l’octroi d’un pouvoir législatif dans le champ de celles-ci, une autonomie fiscale et financière non exclusive des transferts financiers de l’Etat et des moyens nécessaires à l’exercice de ces compétences.

    L’article 3 mentionne les objectifs de cette autonomie :

    1. La reconnaissance juridique du concept de « peuple corse »
    2. Le statut de coofficialité de la « langue corse »
    3. La « constitutionnalisation » du « lien entre le peuple corse et sa terre » qui pourrait prendre la forme de l’instauration d’un statut de « résidant corse »

    Ceci devant donner lieu à une modification de la constitution française, le texte poussant même la délicatesse jusqu’à proposer une rédaction des articles à modifier ou créer ainsi que la liste des pouvoirs à transférer de la République vers la « collectivité autonome », dont l’autonomie fiscale permettant à la Corse de décider de tous les impôts, bases de calcul et taux d’imposition.

    L’article 19 rappelle néanmoins que « que tout statut d’autonomie implique nécessairement la garantie de transferts financiers en provenance de l’Etat, affirmation de la solidarité nationale, et prévoit les modalités de leur mise en œuvre. »

    Le groupe de droite composant l’opposition à la majorité autonomiste et indépendantiste de la collectivité a voté pour sa propre délibération qui appelle à un simple « pouvoir d’adaptation » des lois françaises. Les deux textes ont été présentés à l’Etat et le président de la République de passage en Corse fin septembre a pris quelques engagements de modifier la constitution pour y mentionner la Corse sachant qu’il est peu probable que l’assemblée nationale et le sénat arrivent à s’accorder sur un texte unique, condition préalable indispensable à tout changement constitutionnel.

    Les vrais indépendantistes corses ont marqué leur choix pour une indépendance pleine et entière en déclenchant une nouvelle « nuit bleue » dimanche dernier avec une vingtaine de plastiquages de maisons privées, le plus souvent des résidences secondaires appartenant à des propriétaires que les indépendantistes de veulent pas voir sur leur ile. C’est l’illustration de ce que représente le concept de « résident corse » demandé même par les autonomistes : on choisit qui a le droit de détenir ou pas un bien immobilier en Corse. Les indépendantistes font passer le message à coups de bombes, les autonomistes cherchent à changer la loi, mais l’objectif est commun.

    La Corse veut, globalement, le divorce avec pension alimentaire. Devant les déclarations présidentielles plutôt favorables à une évolution vers l’autonomie corse dont il reste à s’accorder sur les limites, la région Bretagne a rappelé son souhait de suivre un chemin comparable. La Corse risque non seulement de quitter la République mais aussi d’en changer significativement la structure si les autres régions s’avisent de l’imiter. Les lendemains risquent d’être douloureux !

  • KESSEL Joseph, ‘Fortune Carrée’

    KESSEL Joseph, ‘Fortune Carrée’

    Sortie : 1932, Chez : POCKET 631.

    Joseph Kessel (1898-1970), écrivain-journaliste-aventurier, a parcouru le monde pour en ramener des récits et des romans flamboyants. Seules les deux guerres mondiales interrompirent sa création littéraire, mais aussi l’inspirèrent. Au cours de la seconde, il s’engage dans la résistance, compose et co-écrit avec son neveu Maurice Druon le Chant des Partisans, puis la termine comme capitaine d’aviation.

    « Fortune Carrée » lui a été inspirée par un voyage en Mer Rouge en 1930 durant lequel il rencontra Henry de Monfreid, autre aventurier-écrivain, qui est l’un des personnages du roman, marin confirmé vivant de contrebande et de son domaine agricole perdu dans les montagnes arides. L’histoire se passe entre le Yémen, l’Ethiopie et la Mer Rouge où les personnages doivent acheminer une cargaison d’armes pour la vendre à un marchand d’esclaves. Leur route, périlleuse, passe au milieu de territoires tenus par des tribus en guerre les unes contre les autres. Leurs haines sont recuites et ancestrales, la violence est leur mode de fonctionnement dans un environnement austère composé de déserts, de minéralité et de liquide qui rend les conditions de vie extrêmes et ne pardonne pas la faiblesse.

    Kessel décrit à merveille cet environnement naturel grandiose et sauvage. Il aime et admire les personnages hors du commun qu’il rencontre dans la région et qu’il met en scène dans le roman, dont un russe d’origine kirghize, ambassadeur de son pays à Sanaa avant de se consacrer à ses propres affaires dans la violence, le cynisme et une connaissance affutée de la zone et de ses tribus.

    Ce roman haletant permet aussi, hélas, de réaliser qu’un siècle plus tard pas grand-chose n’a changé dans les modes de vie locaux quand le Yémen et l’Ethiopie sont quasiment en guerre permanente depuis cette époque. Kessel a toujours décrit avec force détails la violence endémique des régions qu’ils traversât et qui où se déroulent ses récits. Sans doute un peu fasciné par ces pratiques qu’il ne peut pas adopter en tant qu’homme « civilisé », il admire ces guerriers et en fait le miel de tous ces romans d’aventure qui ont bercé la première moitié du XXème siècle, une époque où les voyages se faisaient surtout à travers les romans d’aventure.

  • « Marc Riboud, 100 photographies pour 100 ans » au musée des Confluences de Lyon

    « Marc Riboud, 100 photographies pour 100 ans » au musée des Confluences de Lyon

    Le musée lyonnais des Confluences célèbre le centenaire de la naissance du photographe Marc Riboud (1923-2016). Issu de la grande famille bourgeoise lyonnaise des Riboud, il emprunte des chemins plus artistiques que ses frères, capitaines d’industrie. Ingénieur centralien diplômé après la seconde guerre mondiale il préfère courir le monde avec son appareil plutôt que de construire des ponts. Il imprime sur la pellicule nombre des grands évènements de la deuxième moitié du XXème siècle : les indépendances africaines, la guerre d’Algérie, celle du Vietnam, l’ouverture de la Chine au monde, etc.

    La présente exposition a sélectionné 100 photos parmi des dizaines de milliers issues de ses pérégrinations. Les clichés sont en noir-et-blanc, méthode favorite de l’artiste, centrées majoritairement vers l’Asie qui intéressait tant l’artiste. Certaines sont devenues iconiques comme celle de la manifestante américaine opposant des fleurs aux baïonnettes de la garde nationale lors d’une manifestation contre la guerre du Vietnam en 1976. D’autres sont terribles comme celles des gamins errant dans les ruines de la capitale impériale de Hué après les terribles bombardements américains en 1968.

    Washington DC 1967, manifestation contre la guerre du Vietnam

    Il y en a aussi de bien plus paisibles, montrant les paysages embrumés d’un lever du jour dans les Montagnes Jaunes ou de Dacca dans les fumées des braseros des cuisinières de rues.

    Dans une interview il parle de sa technique et du regard que doit porter l’artiste pour réussir une photo. L’appareil n’est rien et le sien était loin d’intégrer tous les automatismes inclus dans ceux d’aujourd’hui. Il devait se débrouiller avec trois boutons : la vitesse, l’ouverture et la distance, tout en précisant qu’un pianiste doit quant à lui gérer bien plus de touches…

    On sent le photographe appliqué à restituer le monde tel qu’il le voit : indéchiffrable s’agissant de la nature, le plus souvent dévastateur lorsque l’homme est alentour. Un univers en noir et blanc !

  • Un président du sénat réélu malgré son âge de 74 ans

    Un président du sénat réélu malgré son âge de 74 ans

    Gérard Larcher, 74 ans, vient d’être réélu pour un énième mandat à la présidence de cette institution. Il occupe ce fauteuil depuis 12 ans compte tenu d’une interruption de trois ans entre 2012 et 2014. Il est âgé, pas antipathique mais néanmoins âgé. Il aurait été de bon ton qu’il envisage de céder sa place à un collègue plus jeune et dynamique. Il n’a pas démérité mais douze ans « ça suffit ». Sauf évènement imprévu il en prend pour trois années supplémentaires ce qui lui fera quinze années de présidence, si ce n’est plus dans le cas, pas improbable, où il se représenterait en 2026…

    Par son insistance à rester collé à son maroquin il symbolise l’immobilisme français d’une caste politique accrochée à des postes sous les dorures d’une République qui traite plutôt bien ses employés « VIP ». Ces hommes se croient indispensables à la survie d’un pays tiraillé entre l’attentisme d’une classe politique rance et la violence d’une jeunesse bigarrée et impatiente. Gérard Larcher est l’un des derniers dinosaures de la Vème République, il aurait été tout à son honneur qu’il sorte en beauté cette année, et avec les honneurs, pour prendre une retraite à peu près méritée (et lucrative puisque le « régime spécial » de la retraite des sénateurs a été maintenu en place). Il en a décidé autrement, hélas !

  • L’affaire insoluble des frontières de l’Arménie et de l’Azerbaïdjan

    L’affaire insoluble des frontières de l’Arménie et de l’Azerbaïdjan

    Le conflit insoluble existant entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan depuis la chute de l’URSS dont elles composaient deux des républiques « socialistes » est en train de se décanter par application de la loi du plus fort et, ici, la force est du côté de Bakou. La situation des frontières entre ces deux pays est une hérésie et un imbroglio légal impossible à gérer. Il y a une enclave en territoire azerbaïdjanais peuplée de citoyens historiquement de souche arménienne, le Haut-Karabagh, qui appartient à l’Azerbaïdjan au point de vue du droit international mais qui a déclaré son indépendance, au mépris de ce même droit. Il existe une partie du territoire azerbaïdjanais détachée géographiquement, le Nakhitchevan, à l’ouest de l’Arménie à la frontière avec l’Iran. Pour ne rien arranger, l’Azerbaïdjan est turcophile et turcophone sur fond de génocide arménien de 1915, jamais reconnu en tant que « génocide » par la Turquie.

    Les armes ont parlé, l’Azerbaïdjan a reconquis sa pleine souveraineté sur le Haut-Karabagh en deux étapes, la guerre de 2020 et l’attaque de ce mois. Il y a 120 000 habitants au Haut-Karabagh qui se sentent arméniens bien que de nationalité azerbaïdjanaise, personne n’ayant reconnu la déclaration d’indépendance unilatérale de cette partie du territoire azerbaïdjanaise. Ils n’ont aucune confiance dans les annonces de Bakou qu’ils peuvent rester sur place et que leur sécurité sera assurée. Alors ils évacuent le Haut-Karabagh, sans doute pour toujours, pour rejoindre l’Arménie à quelques dizaines de kilomètres. Comme il y de plus des religions opposées, chrétienne pour le Karabagh et musulmane pour l’Azerbaïdjan, et des souvenirs d’exactions à leur encontre, on comprend la décision d’évacuer des habitants de ce territoire.

    Lire aussi : Résultat d’étape dans la guerre Azerbaïdjan-Arménie

    Dans un contexte politique radicalement différentes, on se souvient que les « pieds-noirs » en Algérie, les colons français de ce pays, n’ont fait aucune confiance en 1962 aux accords de paix dits « d’Evian » signés entre Paris et le FLN algérien (Front de libération nationale) qui leur accordaient des garanties de sécurité et un statut particulier pour une longue période, et ce sont près d’un million de personnes qui ont évacué l’Algérie indépendante en quelques mois pour rejoindre la France. Ce fut un énorme problème social à régler pour la France qui accueillit en si peu de temps un tel flux de population, mais l’impossible a finalement été réalisé avec son cortège d’insuffisances, d’injustices et de chaos. Erevan est aujourd’hui face à ce défi.

    Les bonnes âmes en France s’émeuvent sur les plateaux télévisés « qu’on ne fait rien pour l’Arménie qui est à l’origine de la religion chrétienne en Orient »… Mais que veulent-ils ? Que Paris entre en guerre contre Bakou pour rétablir les habitants du Haut-Karabagh alors qu’elle n’a pas même reconnu l’indépendance auto-proclamée de ce territoire ? Après les équipées militaires occidentales en Iraq, en Afghanistan, en Afrique, ou russes en Ukraine, en Syrie, en Géorgie, l’interventionnisme a montré son inefficacité et s’est trop souvent soldé par le chaos. Non, la vérité est que même si ces deux pays s’étaient entendus diplomatiquement, les haines ancestrales générées entre les deux populations, doublés d’oppositions dans tous les domaines dont le religieux, l’inextricable imbrication des territoires, le mieux est d’en tirer les conséquences et d’évacuer les habitants d’origine arménienne vers l’Arménie qu’il faudra aider financièrement pour l’intégration de ceux-ci.

    Le ressentiment des uns contre les autres, et des habitants du Karabagh contre le gouvernement arménien qui ne les a pas défendus, va durer pour des générations avec un risque de déclenchement d’une nouvelle guerre si l’Arménie, un jour, se retrouve en position de la faire. En attendant, l’Azerbaïdjan risque de repartir en guerre pour obtenir un corridor terrestre pour joindre le Nakhitchevan à son territoire. Inextricable, on vous le dit, tout cela étant aussi le résultat du tracé des frontières réalisé sous l’empire de Staline ! L’Arménie est un petit pays de trois millions d’habitants entourés de pays puissants et sauvages, la Turquie, l’Iran, l’Azerbaïdjan, la Géorgie. Pas facile d’être un petit poucet au milieu des loups. On a cru au XXème siècle que le droit international était la voie à suivre sous l’égide des Nations Unis pour régler les conflits territoriaux. La méthode a fonctionné un temps mais n’est plus opérationnelle pour la majorité des pays de la planète, la force a pris le dessus. C’est dangereux et inquiétant. L’histoire est un éternel recommencement, gageons que l’intelligence et la négociation reprendront bien un jour le dessus.

    Lire aussi : Le discours de Jean Jaurès sur l’Arménie en 1896