La presse face au tragique

Un cinglé psychopathe hors catégorie assassine des gamins dans une école de Toulouse avec une incroyable et froide cruauté après avoir tué deux jours avant trois militaires à Montauban et un autre militaire également à Toulouse encore un peu avant. On suppose que c’est le même assassin. Toutes les polices françaises sont sur les dents pour arrêter le suspect avant qu’il ne recommence.

La presse adore et invite immédiatement les criminologues médiatiques, les psychiatres de plateaux télévisés, les policiers à la retraite pour gloser sur la différence entre le tir à bout touchant versus à bout portant, essayer d’anticiper le profil de l’assassin, deviner ce que le procureur cache et surtout, titiller les politiques pour savoir ce qu’ils pensent de ce qu’à dit ou pas dit le voisin sur le sujet, tout en se défendant bien entendu de vouloir créer ou attiser la polémique. Un classique du genre, c’est aussi l’interview de Madame Michu voisine de l’école où se sont déroulés les meurtres, elle-même mère de famille, pour l’interroger sur ce qu’elle ressent ! Bref, la presse se vautre dans la fange avec le bonheur d’un troupeau de truies dans leur auge à purin. La mesure et le tact ne figurent malheureusement pas dans la chartre d’éthique des journalistes. Il faudrait faire un référendum sur le sujet peut-être…