Le Royaume-Uni veut sortir de l’Union européenne

Drapeau_UK

Un référendum organisé au Royaume-Uni jeudi dernier par des gouvernants calculateurs abouti à un vote majoritaire en faveur de la sortie du pays de l’Union européenne. Le continent est en émoi. Mme. Michu et le monde médiatique français rivalisent en commentaires et prévisions de Café du commerce.

Disons le tout de suite et tout net : depuis un siècle les britanniques sont les vrais amis de la France dans l’Europe géographique. Le royaume a mis le coup d’arrêt souhaitable à la folie conquérante et sanguinaire de Napoléon. Depuis ils furent à nos côtés chaque fois que la situation l’exigeât : de la bataille de la Somme en 1916 à l’invasion allemande de 1940, en passant par la reconquête de l’Afrique du Nord en 1942, ils sont venus combattre sur notre sol et au-delà pour défendre notre liberté. Depuis nos dirigeants et nos peuples ont toujours su s’entendre sur les sujets majeurs. Ils ont pardonné Vichy, nous avons estompé les tristes souvenirs de Fachoda et de Mers-el-Kebir, nos politiciens ont manœuvré les uns contre les autres dans les empires vieillissants et concurrents, puis à Bruxelles où s’affrontèrent des idées libérales britanniques contre celles plus étatiques de la France jacobine, mais malgré tout Paris et Londres sont de vrais amis et le resteront.

Accessoirement le Royaume-Uni a engendré parmi les plus grands créateurs de la musique Rock et diffuse la bande son de la jeunesse européenne depuis les années 60’.

Alors le pays va sortir de l’Union européenne puisque la majorité de ses électeurs en a décidé ainsi suite à l’organisation d’un référendum décidé par un pouvoir conservateur en mal de convictions. Est-ce une bonne nouvelle ? Certainement non. Un drame ? Pas plus. La séparation va s’organiser entre gens intelligents et de bonne compagnie, un mode de fonctionnement sera arrêté entre les parties et personne n’est capable de prédire à ce jour si les conséquences en seront favorables, défavorables ou neutres. Ceux qui s’y risquent aujourd’hui sont des inconséquents.

De façon plus fondamentale on peut s’interroger sur les vraies raisons qui ont poussé les britanniques à préférer continuer seuls leur destin plutôt qu’en groupe et le risque de voir cette position déteindre sur d’autres pays membres ? On peut affirmer sans trop de risques de se tromper que c’est l’une des conséquences de l’avachissement général de nos sociétés occidentales où l’on privilégie les slogans sur les idées, les affrontements personnels sur les débats politiques, bref, où l’on donne la parole au Café du commerce plutôt qu’à l’intelligence ! A force de faire des programmes en 140 signes sur Tweeter, de crier haro sur Bruxelles rendue responsable de tous les maux nationaux, de scander « c’est la faute aux immigrés », « c’est la faute à Schengen », « fermons les frontières », « y-a trop de libéralisme », « y-a trop de réglementations » etc. etc., Mme. Smith s’est faite balloter entre les mensonges factuels, les tricheries idéologiques, les rivalités de plateaux télévisés et elle a finalement voté pour mettre fin à la participation britannique au projet européen. Les pourfendeurs de l’Europe étaient en première ligne alors que les défenseurs restaient aux abonnés absents. En France, Mme. Michu pourrait aisément suivre la même voie si on lui posait la même question vu la pauvreté consternante du débat hexagonal.

C’est ainsi et il faut maintenant gérer la sortie britannique au mieux des intérêts des uns et des autres. Le Royaume-Uni garde sa diplomatie d’une redoutable efficacité ainsi qu’une capacité de nuisance certaine pour les négociations au long cours qui s’annoncent. Un point de faiblesse pour Londres réside peut-être dans la volonté de l’Ecosse et de l’Irlande du Nord de faire cavaliers seuls, au besoin en demandant leurs indépendances. Le cas est improbable mais s’il advenait le processus de sortie de l’Union européenne enclenché le 23 juin dernier aboutirait également au démantèlement du Royaume. Les responsables politiques conservateurs qui l’ont initié devront alors en assumer les conséquences dont on a du mal à imaginer qu’elles puissent être positives pour la Couronne, mais qui sait ?

Pour le moment les marchés financiers dont on connait les piètres compétences en matière d’anticipation s’agitent un peu. Les spéculateurs spéculent à la hausse comme à la baisse, c’est leur métier et ils sont généralement programmés pour vendre en cas d’incertitude, comme un caniche lève la patte quand il croise un platane. Rien de grave, ils s’en remettront. Ceux qui avaient spéculé à la baisse ont empoché leurs gains et ceux qui avaient spéculé à la hausse sont en train de se refaire puisque le marché financier de Londres a déjà récupéré en une semaine la perte enregistrée depuis le résultat du référendum.

La politique ne se fait pas à la corbeille disait MonGénéral. L’avenir va se jouer maintenant à 1 contre 27 et le plus faible ne sera pas forcément celui que l’on croit. Il conviendrait que les 27 restent fermes sur le nouveau statut à accorder au Royaume-Uni et que les actes politiques des élus et des citoyens britanniques soient suivis de conséquences tangibles. Ce serait au moins une innovation à empocher : la responsabilisation des Etats et des citoyens !

Nous parlions de MonGénéral ! Rappelons-nous ce qu’il disait en 1963 :

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