Des chasses présidentielles d’un autre âge

Pierre Charon, pipeauteur à l’Elysée, en charge de la communication, si chère au monde politique moderne qu’elle remplace la stratégie, Pierre Charon disais-je déclare que la rumeur sur le couple Sarkozy relève : « … d’une espèce de complot organisé avec des mouvements financiers ». Il ne faudrait peut-être pas exagérer, on peut douter quand même que les activités sentimentales d’un couple présidentiel franchouillard influent sensiblement le CAC 40. Mais enfin, on se sait jamais, après tout certains statisticiens ont réussi à identifier une corrélation entre l’évolution favorable d’une bourse nationale avec les résultats positifs de son équipe de fouteballe en coupe du monde.

Pierre Charon, disions-nous, à qui les cuisines de la République semblent plutôt bien réussir, est par ailleurs président du conseil d’administration de l’établissement public du domaine de Chambord, en gros les chasses présidentielles, qui a fait l’objet d’un examen de la cour des comptes relaté dans son rapport 2010. L’audit n’est pas catastrophique et porte sur la période pré-Charon. On y note simplement une gestion molle sans plan de développement qui aurait pu permettre de baisser le niveau des contributions publiques à son entretien, ce qui n’a malheureusement pas été le cas malgré l’augmentation des droits d’entrée des visiteurs.

La loi de création de cet établissement précise qu’il est placé « sous la haute protection du président de la République » et la cour constate que s’abritant derrière ce parrainage la gestion du domaine déroge à certains principes de bonne gestion publique.

On se demande s’il est encore bien opportun qu’au 21ème siècle la présidence de la République d’une démocratie comme la nôtre soit encore si étroitement impliquée dans la gestion d’un domaine de chasse comme Chambord. Et qui plus est d’en confier la responsabilité aux copains de circonstance. Est-ce bien convenable ?