Merci Patron

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Merci Patron : le film désopilant d’une sympathique manipulation consistant à faire payer 35 000 euros par un mastodonte de la bourse à un couple d’ouvriers du Nord, licencié depuis plusieurs années par ce groupe (LVMH) spécialisé dans les futilités du grand luxe. A la veille de se faire saisir leur maison, gentiment mené par le réalisateur François Ruffin, par ailleurs journaliste engagé à gauche à la tête du journal Fakir, le couple adresse une lettre à Bernard Arnault, pédégé dudit groupe pour lui réclamer 35 000 EUR lui permettant de désintéresser un créancier à hauteur de 30 000 EUR et 5 000 additionnels pour quelques achats de première nécessité. Sans réponse positive, des courriers seraient adressés à la presse pour expliquer la situation.

LVMH envoie alors un négociateur et lâche finalement les 35 000 EUR en échange d’un engagement de confidentialité des bénéficiaires. L’engagement ne sera évidemment pas tenu puisque toutes les séances de négociation sont filmées et font l’objet de ce film-récit qui connait un franc et inattendu succès dans les salles. Le groupe aura l’intelligence de ne pas réagir face à cette violation de l’accord de confidentialité ce qui aurait été encore pire pour sa réputation.

Le sujet est traité avec beaucoup de drôlerie malgré un engagement politique certain. La lettre à Bernard Arnault est accompagnée d’un paquet cadeau de spécialités du Nord dont un pâté à l’ail, le négociateur déploie ses meilleurs efforts pour faire populo lorsqu’il discutaille avec le couple, etc…

Cela entraîne évidemment un peu de simplisme dans la démonstration. Que LVMH et son pédégé soient plus voraces qu’une meute de grands requins blancs au milieu d’un banc de thons ne fait aucun doute, que les engagements pris par M. Arnault lors de la reprise du groupe Boussac avec de l’argent public n’aient pas été tenus, c’est hélas indéniable et ce fut le départ de sa réussite boursière, mais il n’est pas interdit de se poser la question sur ce qui serait advenu si le groupe Boussac n’avait pas été repris et avait été purement et simplement liquidé sans autre forme de procès. Personne ne connaît la réponse mais ne film en tout cas ne pose pas la question, c’est là sa limite.

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