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  • L’Europe réarme, les LR en France en veulent plus

    L’Europe réarme, les LR en France en veulent plus

    L’Occident réarme pour pouvoir de nouveau être en mesure de mener, et de gagner, une guerre dite de « haute intensité ». La dernière fois que cela s’est passé, les années 1940, cela s’est certes terminé en faveur dudit Occident, mais cela aboutit aussi à environ 60 millions de morts, 2,5% de la population mondiale… Donc on n’est pas très sûr que le réarmement en cours soit vraiment une bonne nouvelle !

    Il donne lieu en tout cas à une minable passe d’arme politicienne franchouillarde. Le président de la République vient d’annoncer une enveloppe de 413 milliards d’euros pour la prochaine loi de programmation militaire (LPM) qui devrait courir sur la période 2024-2030, soit sept ans. C’est un montant très significatif mais à ne pas vraiment prendre au pied de la lettre tant les engagements budgétaires français au-delà de deux ou trois ans ont toujours été très-très aléatoires et soumis à nombre d’imprévus. De plus, en période de retour d’inflation, qui peut vraiment savoir à 30% près combien coûtera un char ou un chasseur dans cinq ans… Le seul enseignement que l’on peut vraiment en tirer est que la LPM est en hausse par rapport à la précédente. Le reste n’engage que ceux qui y croient.

    Eh bien, ne voilà-t-il pas qu’un député du parti conservateur LR (Cédric Perrin) se plaint que cette somme est insuffisante et que « A moins de 430 milliards, on ne conservera pas un modèle d’armée complet ». Personne ne sait d’où il sort son chiffre ni ce qu’il financerait en plus des 413 Mds pour conserver son « modèle d’armée complet » à 430 Mds. Cela ressemble furieusement au sens de la contradiction systématique développé par LR depuis que la majorité de droite actuellement au pouvoir et à laquelle elle s’oppose, applique les programmes dont LR a toujours rêvé sans jamais oser les voter !

  • « Nostalgia » de Mario Martone

    « Nostalgia » de Mario Martone

    Un film sur la ville de Naples, où est né le réalisateur, et sur les destins croisés de deux personnages qui y étaient amis dans leur adolescence. Après un drame dont ils ont été les acteurs, l’un, Felice, le personnage principal du film, est parti faire sa vie en Egypte, l’autre est resté sur place et devenu un parrain de la mafia. 40 ans sont passés et le premier revient sur place pour accompagner les derniers jours de sa mère jamais revue depuis. Il va aussi avoir à cœur de solder ce drame vécu à l’époque avec son compagnon d’infortune. Mal lui en pris mais durant les quelques semaines passées à Naples à la recherche de son passé il croise un formidable jeune prêtre sur le « mode ouvrier », promenant sa soutane, son énergie et son espoir parmi les jeunes de son quartier pour leur faire choisir Dieu plutôt que la mafia. C’est lui qui pousse Felice à faire face à son histoire.

    On déambule avec le héros dans le vieux Naples tel l’on imagine, des ruelles étroites dans un décor vallonné, au milieu d’immeubles un peu délabrés entre lesquels pend du linge à sécher. Des petits bistrots avec trois chaises en extérieur où l’on sert pizzas et café, la ronde incessante des scooters ronflant conduits par des jeunes sans casque. Chacun épie tout le monde dans le joyeux chaos de l’Italie du sud sous la protection menaçante du Vésuve.

    Felice revient sur sa vie au cœur de cette ville qu’il a fui il y a quarante ans et où il veut maintenant se réinstaller. Le sort en décidera autrement car la violence sourd toujours dans cette cité, cela au moins n’a pas changé !

  • WOOLF Virginia, ‘Orlando’.

    WOOLF Virginia, ‘Orlando’.

    Un roman étrange écrit sous la forme d’un comte biographique, où l’auteure raconte le parcours d’Orlando tout en dialoguant avec son lecteur. Le héros nait à Londres au XVIème siècle dans une riche famille de l’aristocratie, tombe amoureux d’une princesse russe, Sacha qui abandonne son prétendant pour rentrer en Russie, est nommé ambassadeur de la couronne britannique à Constantinople où il se réveille un matin dans un corps de femme avant de rentrer en Angleterre où il traverse les siècles jusqu’en 1928, année où se termine le roman.

    Orlando découvre le monde et ses habitants au travers de ses aventures narrées avec l’œil naïf et enfantin de son biographe. Il est sensible à la magnificence de la nature et revient toujours à celle de son pays natal. Orlando passe sa (longue) vie à écrire un long poème : « Le Chêne », commencé en tant qu’homme, puis publié et primé des siècles plus tard par son auteure devenue femme. Nous sommes dans le fantastique alors tout est possible, même Sacha réapparaît au Xxème siècle abimée par la vie mais brisant à nouveau le cœur d’Orlando.

    Le personnage aurait été inspiré par Vita Sackville-West, écrivaine et poétesse avec laquelle Virginia Woolf eut une liaison amoureuse. Orlando est une personne flamboyante sans doute à l’image de Vita dont son fils dira que le roman est « la plus longue lettre d’amour de l’histoire ». Bien sûr, il faut aimer les contes pour venir à bout de cette biographie fantastique.

  • Le discours de Jean Jaurès sur l’Arménie en 1896

    Le discours de Jean Jaurès sur l’Arménie en 1896

    En 1896, l’Arménie fait partie de l’empire Ottoman et, déjà, les Arméniens (à majorité chrétienne) sont maltraités par les forces turques aidés par des tribus kurdes. On estime à 200 000 morts le bilan des massacres commis contre les arméniens entre 1894 et 1896. Ce furent les prémices du génocide arménien intervenu en 1915 et qui s’est soldé par plus d’un million de morts dans des conditions de barbarie élevées.

    Le 3 novembre 1896, Jean Jaurès (1859-1914), homme politique de gauche, prononce un célèbre discours devant l’assemblée nationale française dans lequel il tance le gouvernement devant son inaction face aux massacres d’Arméniens, et, surtout, au non-respect des engagements de protection de l’Arménie délivrés par le Royaume-Uni, la France et la Russie.

    En 1896, l’Arménie fait partie de l’empire Ottoman et, déjà, les Arméniens sont maltraités par les forces turques aidés par des tribus kurdes. On estime à 200 000 morts le bilan des massacres commis contre arméniens entre 1894 et 1896. Ce furent les prémices du génocide arménien intervenu en 1915 et qui s’est soldé par plus d’un million de morts dans des conditions de barbarie élevées.

    Le 3 novembre 1896, Jean Jaurès (1859-1914), homme politique de gauche, prononce un célèbre discours devant l’assemblée nationale française dans lequel il tance le gouvernement devant son inaction face aux massacres d’Arméniens, et, surtout, au non-respect des engagements de protection de l’Arménie délivrés par le Royaume-Uni, la France et la Russie. Ces trois pays auraient pu entrer en guerre contre l’empire Ottoman ce qui aurait peut-être empêché le génocide arménien de 1915, ou peut-être pas…

    Plus fondamentalement cet article vieux de 130 ans posait déjà la question de la guerre préventive pour éviter une guerre plus grave. L’Histoire a montré que ce concept de guerre préventive a toujours été difficile à mettre en œuvre de façon efficace. Il est aujourd’hui facile de dire que si la France et le Royaume-Uni avaient attaqué l’Allemagne en 1933 (année de l’arrivée au pouvoir d’Hitler), le monde aurait évité les ravages du nazisme. Et ensuite ? Les armées françaises et britanniques auraient de nouveau occupé l’Allemagne quinze années après la fin de la première guerre mondiale ? Imagine-t-on un instant que cette réoccupation aurait été paisible et que les Allemands seraient sagement revenus vers la République de Weimar ? Qui peut véritablement savoir à quoi elle aurait mené ?  La solution aurait-elle été plus saine que le problème ?

    Les dirigeants et le parlement d’un pays doivent sans doute s’y reprendre à deux fois avant d’engager leurs nations dans une guerre. En 1870 la France déclare la guerre à la Prusse, les Français sont défaits en quelques mois ce qui soude l’unité allemande et l’empire allemand est fondé par Guillaume 1er dans… la galerie des glaces du Château de Versailles !

    En 2003 les Etats-Unis d’Amérique partent en guerre contre l’Irak soupçonné de développer des « armes de destruction massive », accompagnés de quelques alliés. La coalition occidentale mettra plus de huit ans à se sortir du piège irakien qui a transformé tout le Moyen-Orient en poudrière dévasté par le terrorisme et le renouveau religieux. Le dictateur local a certes été arrêté, jugé et pendu, mais le chaos laissé dans la région a été dévastateur et dure encore, portant ses scories dans le monde entier.

    En février 2022 la Fédération de Russie envahit à titre préventif l’Ukraine qui la « menaçait ». Elle y est encore et personne ne sait bien comment sortir de ce conflit qui a déjà fait des dizaines de milliers de morts de part et d’autre et a des conséquences mondiales désastreuses que nous vivons aujourd’hui.

    Déclarer ou entrer dans la guerre est sans doute l’une des décisions politiques les plus dures à prendre, tout particulièrement dans les démocraties qui n’envisagent que rarement de gaîté de cœur d’envoyer leurs enfants au combat ni de plonger leurs pays dans l’incertitude. Elle est bien plus facile à prendre à la tribune ou sur les réseaux dits « sociaux »… La critique est facile mais l’art est difficile. Même M. Jaurès a semblé avoir un peu oublié le dicton.

  • CELINE Louis-Ferdinand, ‘Londres’.

    CELINE Louis-Ferdinand, ‘Londres’.

    C’est l’incroyable histoire d’un manuscrit de Céline écrit vers 1934, abandonné dans son appartement lors de sa fuite précipitée vers l’Allemagne en juin 1944 et qui réapparaît miraculeusement en 2020 pour être publié en 2022. Il s’agit d’un premier jet manuscrit, des mots sont illisibles, d’autres manquent, certains personnages changent de nom au cours des pages. L’éditeur a décidé de publier le livre en l’état et c’est un vrai régal.

    L’histoire se passe à Londres, inspirée de celle de l’écrivain qui a fréquenté cette ville en 1915 alors qu’il était blessé de la guerre en 1914 et réformé provisoire. Il y fréquente le milieu interlope des proxénètes français se livrant à leur petit commerce.

    Dans un style jouissif composé d’argot, de cynisme et de désabusement, Céline raconte une histoire où se mêlent des putes, des macs, des monte-en-l’air, des aristocrates britanniques alcooliques, des réfugiés russes et même le chat Mioup… Tout ce petit monde évolue dans les quartiers de Londres où les putes tapinent, où les dealers écoulent l’héroïne, les bistrot où l’alcool coule à flot, les quais de la Tamise où l’on met en scène les cadavres, les geôles que fréquentent tous ces voyous de temps à autre et mêmes les mairies où ils se marient.

    De fêtes en parties fines, de saouleries en corrections de prostituées indisciplinées, tout n’est que dépravation, sexualité rude et immoralité, mais cette histoire sordide est racontée de façon tellement désopilante que son côté morbide est enveloppé dans la puissance de ce style incomparable de Céline. Notre petite bande de macs va aller de mal en pis. Le business des femmes se durcit, la police londonienne se renforce, les putes quittent leurs macs et deviennent amoureuses, les voyous se trahissent, s’entretuent. Petit à petit le clan se délite et le final extraordinaire laisse le lecteur pantelant.

    Quel bonheur que ce livre ait pu être publié ! Même s’il s’agit d’une version non finalisée par son auteur elle est suffisante pour ravir ses lecteurs qui se demandent bien ce qu’aurait pu donner en plus une version plus abouties ?

  • Jeff Beck est mort

    Jeff Beck est mort

    Le musicien britannique Jeff Beck (1944-2023) est mort ce 10 janvier. Guitariste de génie, il a joué dans les Yardbirds, notamment avec Jimmy Page pendant une courte période, avec Rod Stewart et Ron Wood dans le Jeff Beck Group. Il est invité par David Bowie sur la tournée de Ziggy Stardust, on le voit notamment sur Jean Genie dans le documentaire récent Mooage Daydream. Et il joue avec une multitude d’autres musiciens, Eric Clapton notamment. Dans sa carrière solo il se laisse aller vers le jazz-rock, style dans lequel il compose des morceaux étonnants.

    Lire aussi : « Moonage daydream » de Brett Morgan

    Virtuose, il était aussi techno et a travaillé le son sa vie durant, sur ses guitares traditionnellement d’un blanc immaculé. Il tournait encore récemment et est passé à l’Olympia en 2018.

    Lire aussi : Jeff Beck – 2018/06/09 – Paris l’Olympia
  • “Les Banshees d’Inisherin” de Martin McDonagh

    “Les Banshees d’Inisherin” de Martin McDonagh

    Nous sommes en Irlande dans les années 1920, au moment des combats pour l’indépendance contre le Royaume-Uni, sur une petite ile du bout du monde ; deux vieux amis, un bougon, compositeur de musique locale et un gentil, vivant avec sa sœur et leurs animaux, à quelques centaines de mètres l’un de l’autre, tous deux (en fait tous trois avec la sœur du gentil) dans deux vieilles maisons de pierre face à la mer. Tous les jours le gentil vient chercher le bougon pour aller au pub et discuter du temps qui passe et des cancans de leur ile-village.

    Soudain le bougon décide de rompre cette vieille amitié et de ne plus voir son ami mais il n’est pas facile de ne plus se rencontrer sur ce territoire microscopique où tout le monde s’observe. Le gentil ne comprend pas cet abandon et relance le bougon qui veut juste « rester tranquille avec sa musique ». Mais le bougon est tellement décidé à rester muré qu’il va réagir violemment aux relances de son gentil ami.

    C’est une fable sur l’irascibilité, sur la roue qui tourne et sur les choses comme les amitiés qui ne durent pas forcément éternellement. Cerise sur le gâteau, le bougon est à tendance psychotique et va aller jusqu’à s’automutiler pour marquer sa volonté de rupture. Le gentil en perd sa gentillesse et pense à la vengeance…

  • The Musical Box – 2023/01/10 Paris l’Olympia

    The Musical Box – 2023/01/10 Paris l’Olympia

    The Musical Box, le tribute band canadien de Genesis, époque « Peter Gabriel », a repris la route et revient présenter l’œuvre finale du groupe britannique de rock-progressiste : The Lamb Lies Donwn on Brodawy. Nous les avions déjà vu au même endroit en 2005. Le spectacle original qui date de 1974 n’a pas pris une ride… c’était il y a cinquante ans, l’âge moyen des spectateurs ce soir à l’Olympia est là pour le rappeler.

    Le spectacle, évidemment, n’a pas changé et est précédé d’une petite introduction vidéo sur les performances techniques que représentaient les shows de Genesis, avec, et même après Gabriel, à une époque où les outils n’étaient pas ce qu’ils sont devenus avec l’avènement de l’électronique et de l’informatique.

    La puissance musicale et lyrique de ce concept album narrant l’histoire délirante de Rael demeure éternelle. Elle a marqué son époque et ceux qui l’ont découverte alors. En 1975, les Genesis étaient sur la fin ; la personnalité de Peter et sa médiatisation écrasaient les autres ce qui provoquait un peu de mal-être semble-t-il. Il était temps de se séparer ce qu’ils firent après la flamboyante tournée américaine de The Lamb… Et, tous poursuivirent leurs routes musicales avec succès dans des genres qui leur furent propres. Mais jamais aucun d’eux ne sut recréer la magie du Genesis d’origine, fruit de l’incroyable créativité qu’ils ont su générer ensemble à cette époque.

    Peter Gabriel est resté ce trublion rock toujours curieux et novateur, apparaissant là où on ne l’attend pas, un fascinant lutin jongleur de mots, d’histoires et de mélodies. Ce n’est sans doute pas un hasard si son départ a transformé Genesis en une machine plus terne. D’ailleurs, Peter (72 ans) sera en concert à Paris cet été. Il continue à nous enchanter depuis son premier concert hors Genesis à la Fête de l’Humanité en 1977…

    Les musiciens du Musical Box ont un peu changé des dernières années, Denis Gagné reste le clone de Gabriel dont même la voix présente le timbre un peu rocailleux de celle, si caractéristique de Peter. On ne sait toujours pas bien s’il s’agit de sa voix naturelle ou si des traitements électroniques sont à l’origine de cette similitude en tout cas parfaite. Mais le temps a un peu passé depuis 2005 et sans doute a-t-il un peu perdu en agilité vocale, pas toujours aussi facile de monter dans les aigus… Ce n’est pas grave et la soirée passe comme une madeleine jusqu’au rappel sur Musical Box et Watcher on the Skies.

    Concert The Lamb… (la vraie histoire de Rael)

    Lire aussi : The Musical Box – 2005/05/18 – Paris l’Olympia

    Concerts Foxtrot et Selling England…

    Lire aussi : The Musical Box – 2007/03/24-25 – Paris l’Olympia

  • Jet Black du groupe The Stranglers est mort

    Jet Black du groupe The Stranglers est mort

    L’information est passée plutôt inaperçue en cette fin d’année 2022 mais Jet Black (Brian John Duffy de son vrai nom), le batteur des Stranglers est mort le 6 décembre, à 84 ans. Il a été un peu le père fondateur de ce groupe post-punk dans les années 1970, le plus âgé de la bande et sans doute le plus musicien aussi. Féru de jazz il a adapté son jeu à la musique plus rock du groupe.

    En proie à de l’asthme depuis son enfance il ne tournait plus avec les Stranglers depuis 2012 mais, semble-t-il restait musicalement un membre actif du groupe, notamment sur les enregistrements studio. Après la mort du claviériste Dave Greenfield suite d’une Covid, le bassiste Jean-Jacques Burnel est le dernier historique du groupe, Hugh Cornwell ayant quitté la bande en 1990 pour poursuivre une carrière solo.

    Lire aussi : Dave Greenfield est mort

    Mais les Stranglers produisent toujours de la musique : ils seront à l’Olympia en mars prochain et leur dernier disque est sorti en 2022 et s’appelle « Dark Matters », on ne saurait mieux dire !

  • La Corse et ses démons

    La Corse et ses démons

    La Corse est l’objet ces dernières semaines de descentes de police dans les milieux nationalistes et mafieux qui ont donné lieu à de nombreuses gardes à vue. Ce sont souvent les mêmes têtes qui réapparaissent, marquant les liens oh combien troubles entre les milieux nationalistes et ceux du grand banditisme. C’est un peu chaque fois les mêmes histoires de personnes lourdement armées, récidivistes, circulant sur l’Ile dans des voitures blindées, détenant des armes sérieuses à leurs domiciles et dans leurs voitures, impliquées dans des évènements violents et des trafics en tous genres et, souvent, dans les milieux politiques « nationaliste », tous protégés par une omerta de rigueur en Corse tant les traditions claniques y sont fortes et dangereuses pour ceux qui s’en exonèrent.

    Cette situation est devenue si difficile à cacher que l’assemblée corse elle-même a estimé nécessaire de s’en saisir sans que l’on ne sache vraiment ce qui est sorti de cette auto-saisine par une institution où cohabitent majoritairement des indépendantistes et des nationalistes. Vu les pédigrés de certains élus il y en a qui ont dû tousser lors des débats…

    L’assemblée de Corse devant la violence endémique qui prospère sur l’ile

    L’arrestation de Charles Pierri (72 ans) est caractéristique à cet égard : dirigeant de différents courants du FLNC (Front de libération national corse) qui a été multi-condamné pour extorsion de fonds, financement du terrorisme et autres joyeusetés du même ordre, a fait de la prison, qualifié dans un tweet la femme du préfet Erignac assassiné en 1998 d’être « le symbole de la femme française. Ces courageuses femmes françaises qui, de 1940 à 1944 réussirent à faire 400 000 petits bâtards aux valeureux soldats du 3e Reich. » (Délicat !). Il vient d’être à nouveau mis en examen en décembre dernier pour association de malfaiteurs et détention d’armes. C’est à désespérer !

    Lire aussi : Dérapage corse, encore…

    Au-delà de sa personne qui ne représente qu’un intérêt mineur, il est symbolique de l’incompatibilité de la Corse avec la République française et « l’Etat de droit », base de son organisation démocratique. Les négociations sur « l’autonomie » de l’île ont démarré cahin-caha avec l’Etat français à l’été 2022. Elles doivent véritablement déboucher sur une autonomie-responsabilisation de ce territoire comme prémices à son indépendance. Celle-ci sera longue, douloureuse et coûteuse à obtenir (surtout pour les contribuables continentaux) mais elle doit être clairement la direction fixée.

    L’exemple de la Nouvelle-Calédonie et du processus initié en 1988 par Michel Rocard, premier ministre, est un modèle en ce sens. Certes il n’a pas encore permis de rendre son indépendance à cet archipel colonisé, mais il a été mené entre gens intelligents et constructifs qui ont décidé de mettre fin aux violences pour chercher une solution commune vers une indépendance librement consentie par référendum. Une majorité en ce sens n’a pas encore été trouvée en Nouvelle-Calédonie pour le moment mais elle pourrait peut-être émerger en Corse si l’on s’occupe sérieusement du sujet tant à Paris que sur « l’Ile de beauté » plutôt que de se parler à coups de pétoires ou de procédures judiciaires.

    Il faut identifier des gens courageux à Paris comme en Corse pour oser proposer des solutions définitives et la méthode pour y parvenir. C’est l’intérêt de la Corse comme celui de la France !

  • « Oskar Kokoschka – Un fauve à Vienne » au Musée d’Art Moderne de Paris

    « Oskar Kokoschka – Un fauve à Vienne » au Musée d’Art Moderne de Paris

    Oscar Kokoschka (1886-1980) est un artiste autrichien qui a traversé le siècle et fait l’objet d’une vaste et profitable rétrospective au Musée d’Art Moderne. Une bonne occasion de le découvrir pour ceux, sans doute nombreux, qui l’ignoraient. Peintre, écrivain, dramaturge et poète, il s’est surtout fait connaître pour son œuvre picturale.

    Ses portraits (et autoportraits) sur des fonds sombres montrent des personnages torturés, rares sont ceux qui sourient. Ils sont présentés avec des traits accentués, un peu à la façon de Lucian Freud, peints à grands coups de brosses, souvent avec des mains surdimensionnées aux articulations noueuses et osseuses (on dirait des mains de squelettes).

    Engagé dans l’armée austro-hongroise en 1914, il est blessé grièvement durant cette guerre qui le laissera profondément déprimé. Une petite salle est consacrée aux dessins et peintures que lui inspira ce conflit, des embrouillaminis confus de traits de peinture pour des paysages et des ombres de personnages évoquant ce chaos. Sa famille étant d’origine juive il va affronter la montée du nazisme dans les années 1930 et sera qualifié d’artiste « dégénéré » par le pouvoir allemand. Il fuit l’oppression nazie en se réfugiant en Grande-Bretagne. Après la guerre il poursuit son œuvre et voyage à travers en Europe et en Afrique du Nord dont il revient avec de nouvelles inspirations, parfois plus bucoliques mais toujours troublantes.

    Kokoschka mène une idylle passionnée et chaotique avec Alma Malher, veuve de l’immense musicien Gustav Malher, elle-même compositrice, entre 1912 et 1915 avant qu’elle ne le quitte. Cet amour fou et sa triste fin vont lui inspirer des œuvres et des dérives : il se fait composer une poupée grandeur réelle à l’image d’Alma avec laquelle il va vivre quelques temps avant de lui trancher la tête un soir de beuverie…

    Avec Kokoschka, Alma Malher, Klimt… c’est une histoire de géants au cœur de notre vieille Europe dévastée par la barbarie qu’elle n’a pas su éviter durant la XXème siècle. L’œuvre de Kokoschka illustre ce parcours d’un temps de violence mais aussi de création où l’amour, les guerres, la dépression ont inspiré cet artiste dont la peinture, moderne sans être trop contemporaine, reste accessible et profonde, même pour le néophyte. Elle marque avec talent la tragédie d’une époque et l’ampleur de son auteur. Il est décédé en 1980 à 93 ans après avoir traversé le pire d’un siècle de dévastation mais aussi participé au meilleur de sa créativité.

  • « Radio Metronom » d’Alexandru Belc

    « Radio Metronom » d’Alexandru Belc

    Ce film roumain revient sur la période communiste dans une Roumanie tenue sous le joug de la famille Ceausescu et de sa police politique, la Securitate. Une bande de lycéens volètent entre leurs cours, leurs histoires d’amour adolescentes et l’émission de rock « Metronom » de Radio Free Europe qui diffuse la propagande occidentale sur les pays communistes, déjà exsangues à l’époque. Entre deux morceaux des Doors et de Led Zeppelin, nos jeunes veulent écrire une lettre à la radio « capitaliste » mais ils sont trahis par l’un d’entre eux et la Securitate entre dans la danse.

    Les fonctionnaires de cette police de sinistre réputation appliquent alors leurs méthodes habituelles en se limitant avec ces gamins à la violence psychologique. Ils arrivent à les faire se trahir les uns les autres en rédigeant des « aveux » circonstanciés et, au besoin, en faisant pression sur leurs parents. Cette jeunesse idéaliste est facilement broyée par le système. Certains essayent de ne pas abdiquer avant de compromettre.

    Ce film intimiste pose la question éternelle de la résistance face à la dictature et des risques que chacun est prêt à prendre pour s’opposer. On imagine qu’actuellement dans les villages occupés par les armes par les Russes en Ukraine doit se reposer cette lancinante question de l’attitude à adopter face à l’oppression.

    On se souvient qu’après la chute du Mur en 1989 et l’ouverture des archives des polices politiques communistes, nombre de citoyens ont pu découvrir qu’ils étaient dénoncés par leur voisin, leur épicier, parfois même par leurs enfants… La dictature génère souvent la guerre civile même si elle est le plus souvent justifiée comme le moyen d’y mettre fin.

  • La dette française en passe d’être dégradée

    La dette française en passe d’être dégradée

    La société de notation Standard & Poor’s (S&P) a assorti la note de la dette française d’une perspective « négative » en décembre dernier. L’agence Fitch avait déjà fait de même. Cela veut dire que dans six mois la note elle-même sera sans doute aggravée, la dette française serait alors considérée comme plus risquée. Toutes choses égales par ailleurs, le taux d’intérêt demandé sera donc augmenté pour couvrir ce risque, indépendamment des hausses de taux actuellement générées sur les marchés par les banques centrales pour lutter contre l’inflation.

    Le ralentissement de la croissance annoncé en France, et surtout la mauvaise gestion des finances publiques générant des déficits significatifs hors de contrôle inquiètent les prêteurs potentiels qui vont donc demander des intérêts supérieurs. On les comprend.

  • Faillite frauduleuse d’une boutique de cryptomonnaies aux Etats-Unis

    Faillite frauduleuse d’une boutique de cryptomonnaies aux Etats-Unis

    La boutique américaine à cryptomonnaies FTX domiciliée aux Bahamas a fait faillite. Son patron, Sam Bankman-Fried dit « SBF », un fringuant trentenaire diplômé en mathématique et en physique, aurait utilisé les avoirs en cryptomonnaies des clients de FTX pour financer des opérations risquées de sa société sœur Alameda Research. Les risques se sont réalisés, FTX n’a pas pu rembourser ses déposants et a été placée en cessation des paiements le 11/12/2022, d’autant plus violemment qu’un mouvement de panique s’est évidement emparé des clients de FTX qui ont tous voulu retirer leurs sous en même temps. C’est un classique de la débâcle financière !

    FTX a essayé de se revendre à un partenaire qui aurait pu le sauver du désastre mais il a échoué, d’où la faillite. Il vient d’être extradé des Bahamas vers les Etats-Unis où il est emprisonné pour le moment.

    Le liquidateur qui a pris les commandes de FTX et Alameda, John Ray III (ex-liquidateur de Enron) est comparu devant le sénat américain où il a expliqué qu’il avait rarement découvert une telle défaillance de contrôle interne dans une société financière qui gérait plusieurs milliards de dépôts ce qui, même constitués en cryptomonnaies, nécessitait une rigueur a priori totalement absente de la gestion de SBF.

    Nous avons manifestement affaire à un échec d’une proportion incroyable, mais je ne veux pas le caractériser plus en avant.

    John Ray III

    Cette boutique à cryptomonnaies n’étant pas considérée comme une banque elle était donc soumise à beaucoup moins de contrôles de l’administration et de la profession Mise dans les mains de forbans de la finance, inexpérimentés et avides, comme SBF et les siens, le résultat est ce que l’on constate. La faillite devrait se solder par plusieurs milliards de dollars de perte pour les déposants. Certains sont français et n’ont plus que leurs yeux pour pleurer puisque personne ne semble prêt à renflouer FTX, l’Etat américain encore moins que les autres.

    Après le krach du cours de cryptomonnaies (le bitcoin est aujourd’hui de 16 000 USD après être monté à près de 65 000 USD fin 2021), les investisseurs ont à affronter la faillite de FTX, la deuxième plateforme d’échange de cryptomonnaies. Certains sont de simples particuliers qui ont investi les économies de la famille dans ces instruments spéculatifs. Ils ont perdu par défaut de clairvoyance et de réflexion. Faire un dépôt dans une banque ou une boutique du style de FTX cela équivaut financièrement à faire un prêt à cette institution. Si l’emprunteur tombe, le prêt n’est pas remboursé et le déposant est spolié. Il faut bien mesurer le degré de risque de défaut que présente la banque avant de lui prêter. En Europe il existe un « parapluie public » qui garantit les dépôts jusqu’à 100 000 EUR en cas de défaillance de la banque. Dans un tel cas cela veut dire que le contribuable se substitue à la banque pour rembourser le déposant jusqu’au plafond de 100 000 EUR, au-dessus la mise est perdue. Cette garantie ne joue pas pour les boutiques spéculatives, et c’est heureux.

    L’investisseur, particulier-amateur ou professionnel, doit choisir où il met ses sous en fonction du risque qu’il est prêt à prendre et de la rentabilité attendue.

    En gros : mettre ses sous à la Caisse d’Epargne est potentiellement moins rentable mais plus sécurisé, investir dans les cryptomonnaies est beaucoup plus risqué mais parfois plus rentable. Entre les deux il faut choisir.

    C’est le b-a-ba de l’investissement qui devrait être enseigné aux enfants dès l’école primaire ce qui leur éviterait quelques déconvenues une fois adulte.

  • Vivienne Westwood est morte

    Vivienne Westwood est morte

    Vivienne Westwood (1941-2022) est morte en décembre dernier. Styliste iconoclaste elle fut l’égérie du mouvement punk dans les années 1970. Compagne de Malcom McLaren, le sulfureux manager des Sex Pistols elle a « habillé » les membres de ce groupe phare provocateur de l’époque. Sa boutique « Sex » sur King’s Road à Londres servait de quartier général aux punks naissants. Chrissie Hynde (The Pretenders) ou Glen Matlock (premier bassiste des Sex Pitols) y étaient vendeurs. Il se dit que McLaren fit passer leur première audition à Johnny Rotten et Sid Vicious du Sex Pistols dans le magasin. Les « créations » vestimentaires de Westwood ne sont pas d’un goût particulièrement subtil comme les fameux T-shirts déchirés ornés de croix gammées ou de représentations de Karl Marx, du cuir, des zip… C’était le style punk.

    Les Sex Pistols et Vivienne se sont promus les uns les autres. Les premiers connurent une carrière éphémère mais leur influence fut décisive pour les décennies suivantes. La seconde a duré à coups de provocations et présentait encore des collections à la veille de son décès à 81 ans.

    Elle avait rebaptisé sa première boutique : Too Fast to Live, Too Young to Die, mais tout à une fin !

  • Bonne stratégie diplomatique au Burkina Faso

    Bonne stratégie diplomatique au Burkina Faso

    Alors que Burkina Faso est l’objet d’attaques religieuses régulières faisant des dizaines de morts dans les populations locales, le gouvernement burkinabé est en train de suivre la voie déjà empruntée par le Mali du rejet de la France et du tapis rouge déployé pour accueillir la Russie en remplacement. Une lettre adressée par le ministre burkinabé à son collègue français du Quai d’Orsay qui a « fuité » demanderait le remplacement de l’ambassadeur de France qui n’a plus l’heur de plaire au gouvernement local.

    Il faut étudier avec soin cette demande qui va dans le bon sens et rapatrier l’ambassadeur de France sans le remplacer. Un simple chargé d’affaires suffira amplement à gérer la relation franco-burkinabé qui ne représente qu’un intérêt limité pour la France dont le statut d’ancienne puissance coloniale rend vain et inutile toute tentative d’améliorer la relation entre ces deux pays. Le Burkina-Faso lorgne vers la Russie et c’est une bonne chose.

    Les intérêts économiques français au Burkina sont minimes, il reste cependant quelques français installés dans le pays, avec un statut de résident permanent ou temporaire, qui seront moins en sécurité si l’ambassade de France réduit son activité et si l’armée française quitte ce pays comme elle a déserté le Mali, poussée dehors par les autorités maliennes. Il y a de nombreux citoyens burkinabés installés en France, avec un statut de résident permanent ou temporaire, légalement ou pas, et leur vie administrative sera certainement rendue plus compliquée par une baisse du niveau des relations diplomatiques entre Paris et Ouagadougou.

    L’heure des révisions déchirantes entre la France et ses anciennes colonies a sonné depuis longtemps. Suivons la voie déjà empruntée par la Mali : réduisons les relations diplomatiques avec le Burkina-Faso au minimum vital, résilions les accords de coopération militaires et donnons rendez-vous dans 50 ans pour voir s’il y a lieu de réduire encore ces relations. Les populations respectives de l’un chez l’autre devront prendre en compte ce nouveau contexte qui est désormais incontournable, et souhaitons un avenir fructueux à la coopération entre la Russie d’une part, le Mali et le Burkina-Faso d’autre part.

    Lire aussi : Au Burkina Faso : un capitaine putschiste remplace un lieutenant-colonel putschiste

  • « Vivre » d’Oliver Hermanus

    « Vivre » d’Oliver Hermanus

    Un film intimiste, doux et un peu triste dont le scénario est tiré du livre « Vivre » (1952) d’Akira Kurosawa. C’est l’histoire d’un fonctionnaire britannique de la mairie de Londres (chef du bureau des travaux publics) au début des années 1950, magnifiquement joué par Bill Nighy, qui mène sa vie professionnelle comme personnelle, de façon morne et bien réglée. Apprenant que la maladie va rétrécir son futur, il décide alors de sortir de sa routine. Il le fait avec succès et bouleverse ses habitudes et celles de son environnement.

    La description du petit monde de ces fonctionnaires en chapeau melon est désopilante. Leur froideur toute britannique est sans doute un peu caricaturale mais si proche des idées reçues que la vision de leurs discussions dans le train de banlieue tous les matins et tous les soirs est réjouissante. Mais l’espoir a ses limites et une fois leur chef enterré, les rigidités de l’administration et de ses fonctionnaires reprennent le dessus, jeunes et vieux du bureau des travaux publics replongent dans un quotidien sans aspérité.

    Une fable triste sur les bonnes résolutions que l’on ne tient pas malgré leur évidence et sur l’habitude qui ronge créativité et originalité.

  • « Füssli, entre rêve et fantastique » au Musée Jacquemart-André

    « Füssli, entre rêve et fantastique » au Musée Jacquemart-André

    Johann Heidrich Füssli (1741-1825) est un peintre suisse présenté par le Musée Jacquemart-André, auteur de tableaux et dessins inspirés par les légendes antiques, les tragédies shakespeariennes et le fantastique. Le résultat est assez sombre et révèle un imaginaire torturé. Freud fut d’ailleurs un grand admirateur du tableau « Le Cauchemar » et de tout l’inconscient trouble et mystérieux qu’il évoque. L’artiste est manifestement imprégné de toute la culture européenne qu’il relate dans son imagerie très variée. Le visiteur en ressort troublé plus qu’ému.

  • « Les huit montagnes » de Charlotte Vandermeersch et Felix Van Groeningen

    « Les huit montagnes » de Charlotte Vandermeersch et Felix Van Groeningen

    Un joli film sur l’amitié entre deux gamins qui se retrouvent à l’âge adulte, l’un toujours accroché à sa montagne et son mode de vie paysan, l’autre plutôt urbain et attiré par le grand large. On découvre que le père de l’urbain est resté en contact avec le montagnard pendant que son propre fils volait de ses propres ailes. Après le décès du père, les deux vont se retrouver pour réaliser le rêve de ce père et ami. Et puis la vie continue autour de ce chalet perdu dans les alpages, avec ses aléas, les deux jeunes en quête d’absolu connaîtront des destins différents et leur amitié ne leur permettra d’éviter les drames.

  • Le martyr de Moscou

    Le martyr de Moscou

    Le président russe a présenté ses vœux à son pays devant un parterre de militaires sous la forme d’une litanie auto-justificatrice de la guerre d’Ukraine entamée par la Russie le 24/02/2022. Il s’étend sur l’agression dont la Russie serait victime de la part de l’Occident qui « encourage les néo-nazis ukrainiens » et rend hommage à l’héroïsme des combattants russes qui aurait la morale de leur côté :

    L’essentiel est le sort de la Russie. La défense de la patrie est notre devoir sacré envers nos ancêtres et nos descendants. La droiture morale et historique est de notre côté.

    Cette envolée venant du premier dirigeant du plus grand pays de la planète Terre qui a déclaré une guerre pour envahir son voisin, a déjà annexé unilatéralement une partie du territoire de ce dernier et dont l’armée et ses supplétifs se distinguent depuis lors par ses actes de violence et de barbarie dans les territoires qu’ils occupent et via les bombardements réguliers sur des infrastructures du reste de l’Ukraine, ne manque pas d’ironie.

    Probablement croit-il sincèrement à ce qu’il assène. Sans doute le peuple russe qui n’a guère de considération pour ses « frères » ukrainiens est tout prêt à avaler cette fable de la « droiture morale ». Le mieux aurait été sans aucun doute pour la Russie, l’Ukraine et le reste de la planète, que Moscou reste tranquillement à l’intérieur de ses frontières reconnues par le droit international et consacre toute sa belle énergie à développer son pays plutôt que d’aller chercher noise à ses voisins.

    TRADUCTION Microsoft

    Poutine a prononcé un discours du Nouvel An :

    • « Ce fut une année de décisions difficiles et nécessaires, les étapes les plus importantes vers l’acquisition de la pleine souveraineté de la Russie et la puissante consolidation de notre société. Ce fut une année qui a beaucoup mis à sa place, séparant clairement le courage et l’héroïsme de la trahison et de la lâcheté. Il a montré qu’il n’y a pas de pouvoir plus élevé que l’amour pour ses parents et amis, la loyauté envers les amis et les compagnons d’armes, le dévouement à sa patrie.

    • « Ce fut une année d’événements vraiment cruciaux et fatidiques. Ils sont devenus la frontière qui jette les bases de notre avenir commun, de notre véritable indépendance. C’est ce pour quoi nous nous battons aujourd’hui, en protégeant notre peuple dans nos propres territoires historiques, les nouvelles régions de la Fédération de Russie.

    • « L’essentiel est le sort de la Russie. La défense de la patrie est notre devoir sacré envers nos ancêtres et nos descendants. La droiture morale et historique est de notre côté. »

    Pendant des années, les élites occidentales nous ont hypocritement assurés de leurs intentions pacifiques, y compris la résolution du grave conflit dans le Donbass. En fait, ils ont encouragé les néo-nazis de toutes les manières possibles, qui ont continué à mener des actions militaires ouvertement terroristes contre des citoyens pacifiques des républiques populaires du Donbass. L’Occident a menti sur la paix et se préparait à l’agression. »

    « Ils [les combattants morts] ont donné leur vie pour protéger la vie des autres. Je comprends à quel point il est difficile maintenant le soir du Nouvel An pour leurs femmes, leurs fils, leurs filles, leurs parents, qui ont élevé de vrais héros. Nous ferons tout notre possible pour aider les familles de nos camarades tombés au combat, élever leurs enfants, leur donner une éducation décente, trouver un métier. De tout mon cœur, je partage votre douleur et je vous demande d’accepter des paroles sincères de soutien. »

    • « Ensemble, nous surmonterons toutes les difficultés et garderons notre pays grand et indépendant, nous n’irons qu’à l’avant, à gagner pour le bien de nos familles et pour le bien de la Russie, pour le bien de l’avenir de notre seule patrie bien-aimée. Bonne année, chers amis. »